
Nicolas Chantepy (DG adjoint Agence de l’eau), Michèle Picard (maire Vénissieux) et Jean-Charles Kohlhaas (vice-président Sytral). Photo Eric Soudan, Alpaca Productions
Le développement d’infrastructures publiques peut aller de pair avec des aménagements environnementaux. Le chantier du futur tramway T10 en est un parfait exemple. Vendredi 18 avril, Sytral mobilités et l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse ont organisé une visite à Vénissieux, square Laurent-Gérin, pour présenter le fruit de leur collaboration. Entre la rue Carnot et l’avenue Jean-Jaurès, une tranchée d’infiltration des eaux de pluie est en cours de réalisation. Cet ouvrage de 65 mètres de long aidera l’eau à pénétrer les sols, évitant ainsi le ruissellement sur la voie publique.
« Nous portons une attention particulière à la désimperméabilisation des sols et cherchons systématiquement à nous rapprocher du cycle naturel de l’eau, explique Bruno Bernard, président de Sytral mobilités. Pour s’assurer d’une meilleure infiltration des eaux pluviales, des tranchées sont creusées en plusieurs endroits du tracé des futurs tramways. »
Concrètement, l’eau de pluie s’écoule jusqu’à la tranchée pour remplir un bassin de récupération. Elle est ensuite dispersée par un drain de diffusion dans un substrat caillouteux pour y être filtrée, avant de rejoindre la nappe phréatique.
« Ainsi, les eaux pluviales ne se mêlent pas aux eaux usées, avec des risques de déversement dans les rivières et de dégradation des performances des stations d’épuration, ajoute Nicolas Chantepy, directeur général adjoint de l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse. La désimperméabilisation réalimente les nappes et les cours d’eau, favorise la végétation, support de biodiversité en ville et facteur de rafraîchissement pour les habitants. »
6,7 millions d’euros investis
Tout au long du tracé du T10, l’ensemble de ces dispositifs coûte 6,7 millions d’euros à Sytral mobilités, qui peut compter sur une subvention de 3,3 millions d’euros de l’Agence de l’eau. Des ouvrages similaires sont aménagés sur le T9, le prolongement du T6 et sur la voie du BHNS (Bus à haut niveau de service) Part-Dieu – Sept Chemins, pour un coût total de 21 millions d’euros. « Sur l’ensemble des projets en cours, ce sont au total près de 50 hectares de surface qui seront désimperméabilisés, soit l’équivalent de la moitié de la superficie du Parc de la Tête d’Or », se félicite Bruno Bernard. D’autres réalisations accompagnent l’aménagement de ces lignes de transport, comme des îlots de fraîcheur, des installations pour la faune, un éclairage économe en énergie et des plateformes végétalisées.
La désimperméabilisation des espaces publics et de la voirie est l’affaire de tous. Le maire, Michèle Picard, le rappelle : « Nous avons débuté la végétalisation des cours d’école depuis 2021. Sept cours ont été aménagées, pour un montant de 1,4 millions d’euros, avec une participation de l’Agence de l’eau de 882 000 euros. Et depuis plusieurs années, la Ville et la Métropole plantent des arbres de pluie. Ils poussent dans une cuvette végétalisée qui capte et filtre les eaux de pluie en milieu urbain. Dernièrement, boulevard Coblod, 13 arbres ont été abattus et 21 arbres de pluie ont été plantés. »
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