C’est le cœur serré que Patrick Arlaud a dit au revoir aux 670 élèves et aux équipes du collège Elsa-Triolet, vendredi 20 décembre. Après une belle carrière, le principal de l’établissement a choisi de prendre sa retraite. À partir du lundi 6 janvier, Bérengère Vaté, proviseure adjointe du lycée Saint-Just dans le 5e arrondissement de Lyon, prendra sa suite.
Lors de son parcours professionnel, Patrick Arlaud aura été témoin de l’évolution de Vénissieux. De 2011 à 2016, en tant que proviseur adjoint du lycée Jacques-Brel, il a notamment accompagné la construction du nouvel établissement, inauguré en 2014. Après un passage par Corbas, il choisit de revenir en 2019 à Vénissieux pour devenir principal du collège Elsa-Triolet : « J’ai toujours bien aimé les familles et les enfants d’ici, donc j’étais heureux. C’est toujours mieux quand on connaît bien le territoire. »
En 2020, le monde est frappé par l’épidémie de Covid-19. Un épisode marquant dans sa vie professionnelle, peu de temps après sa prise de poste. « Il y a eu le confinement, des décès dans les familles, c’était une période très compliquée, se souvient-il. Beaucoup d’élèves manquaient de matériel, donc nous en avons prêté, on imprimait les cours quand les élèves en avaient besoin. Les enseignants et les élèves ont été extraordinaires, ils avaient une relation très forte. »
« On a des pépites ici »
Cette proximité et cette humanité lui tiennent à cœur. « Il faut comprendre les élèves, les aider à trouver des solutions au lieu de les sanctionner. Ils ont déjà tellement de combats à mener dans les quartiers. Nous travaillons pour leur réussite. Il faut pousser ceux qui manquent d’ambition, certains se restreignent dans leurs rêves alors qu’on a des pépites ici, comme partout. »
Patrick Arlaud observe qu’un environnement serein a été créé dans l’établissement, où tout le monde se fait confiance, tant les parents, les enfants que les enseignants. « Les jeunes considèrent le collège comme leur deuxième maison, ils n’hésitent pas à nous demander de l’aide quand ils en ont besoin. »
Le chef d’établissement n’aurait pas été contre l’idée de jouer les prolongations quelques années. Mais la dégradation des conditions de travail a eu raison de sa motivation. « Je ne pars pas à cause du collège, j’ai une perte de vocation. Ces dernières années, on nous balade, on passe notre temps à se battre, on nous impose des réformes sans demander notre avis. » Même s’il reconnaît l’intérêt de certains ajouts dans les programmes, il regrette le manque d’heures et de moyens pour tout mettre en place. « En tant que chef d’établissement, on doit tout gérer, c’est épuisant. J’aime mon métier, je serais bien resté, mais dans d’autres conditions. »
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