La première rencontre est édifiante. Devant la caméra de Gilles Perret, le député LFI François Ruffin rencontre l’avocate et chroniqueuse Sarah Saldmann. Grande bourgeoise à la limite de la caricature, celle-ci déguste dans le restaurant d’un palace un croque-monsieur à la truffe. Pour Au boulot !, Ruffin et Perret demandent à l’avocate de côtoyer, pendant une semaine, ces travailleurs précaires dont elle dit pis que pendre à la télé.
Mais pour les deux cinéastes, comme ils l’ont déclaré lors de la présentation du film à Lyon, l’intérêt était ailleurs. « On voulait amener Sarah vers autre chose, comme on le voit dans des émissions types Rendez-vous en terre inconnue ou Vis ma vie. Elle devenait un prétexte pour la conduire vers des gens que la télé ne va pas voir. »
Déterminé à filmer ceux qu’il rencontre sur le terrain en tant que député, François Ruffin se fait plus précis : « Comment rendre compte de l’effet causé sur ces travailleurs quand on repousse l’âge de la retraite à 64 ans ? On cherchait un élément déclencheur et nous l’avons trouvé en voyant Sarah Saldmann sur le plateau des Grandes Gueules. »
Sarah rencontre donc un livreur, des auxiliaires de vie, des immigrés qui travaillent dans un restaurant, des jeunes de banlieue qui installent la fibre et des personnes cassées par la vie qui font tout pour s’en sortir. On est loin des « feignasses » qu’incrimine à longueur d’antenne la jeune chroniqueuse.
Le film est projeté jusqu’au mardi 26 novembre au cinéma Gérard-Philipe.
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