« Il y a eu tromperie sur la marchandise », dénonce un riverain. Les habitants qui résident entre le boulevard du docteur Coblod et l’avenue Jacques-Duclos, ne cachent pas leur exaspération. Depuis quelques années, ils font face à une intensification des nuisances sonores dans leur quartier. Ils mettent en cause l’offre commerciale du secteur, le bureau de tabac mais surtout la supérette, installés début 2023, suite à la fermeture du pôle de la rue Saint-Exupéry, qui était devenu vétuste. « On ne retrouve que de l’alcool dans ce magasin. Les gens boivent et traînent devant, c’est invivable. Quand il a ouvert, ce n’était pas comme ça, il y avait de tout. L’autre jour, j’ai voulu acheter une brique de lait, il n’y en avait même pas », continue l’homme. « Ce commerce ne nous apporte pas ce dont on a besoin, seulement des nuisances », affirme une voisine. Les habitants demandent que le commerce ferme plus tôt pour éviter les rassemblements : « S’il est ouvert jusqu’à 22 heures, c’est juste pour vendre de l’alcool. Un habitant qui a besoin de pain de mie ne va pas y aller à cette heure-là. »
L’autre problématique est l’insécurité. Certains habitants ont vu leur jardin visité en pleine nuit, et des vélos ou des outils ont été dérobés. « J’ai installé des détecteurs de mouvement dehors pour être alerté si quelqu’un entre dans mon jardin, explique un habitant. Je fais aussi en sorte de me coucher plus tard et de faire du bruit pour montrer ma présence et éviter les intrusions. »
« Les gens consomment la drogue en pleine rue »
D’autres riverains mettent en avant les trafics de drogue boulevard Ambroise-Croizat, mais surtout l’augmentation des consommateurs de stupéfiants dans le quartier. « Cela fait 26 ans que j’habite à Vénissieux, et je n’ai jamais vu ça, affirme une dame. Depuis un peu moins d’un an, on voit des gens sniffer et se piquer en pleine rue, comme dans les films. » Les habitants signalent également de nombreuses incivilités routières, comme sur l’avenue Jacques-Duclos qui est devenue une « autoroute urbaine », et sur d’autres voies où les sens uniques ne sont pas respectés. Face à cette insécurité ambiante, ils déplorent l’absence de la police nationale et demandent une présence plus accrue.
Pour venir en aide à la jeunesse, les participants estiment nécessaire de proposer un accompagnement renforcé pour éloigner les jeunes des comportements illicites. Cela passerait par des travaux d’intérêt général ou des stages pour les collégiens et lycéens exclus de leur établissement. Ils demandent également un suivi particulier pour faire connaître aux adolescents les différents diplômes professionnels existants : « Il faut les aider à trouver des alternatives à la scolarité dite “normale”, qui ne convient pas à tout le monde. » Ils souhaiteraient également davantage d’activités à l’EPJ du Charréard : « Avant, il y avait plus de sorties, plus d’ateliers ; maintenant, il n’y a plus grand-chose », regrette une mère de famille.
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