L’anecdote est parlante. Le dimanche 20 octobre , les rugbywomen de l’US Vénissieux accueillent le RC Castelpontin (Pont-du-Château, Puy-de-Dôme). Inconstantes, approximatives jusqu’à la pause et menées 24-3, elles s’inclinent finalement 29-13. Une semaine plus tôt, les Vénissianes avaient pourtant écrasé Clermont (98 à 0). Alors forcément, certaines joueuses ne cachent pas leur déception, et cherchent des responsables dans leurs rangs. « J’entends bien, intervient le président Michel Giuliani. Mais c’est à vous de régler ce dysfonctionnement entre vous, restez solidaires, votre succès initial vous a probablement desservi. » À ses côtés, Francis Rambeau, président de l’OMS, spécialiste de l’Ovalie, apprécie la mise en avant de ces valeurs d’unité et de collectif. Les seules qui vaillent aux yeux des dirigeants de l’USV.
Bien que vaincues, les féminines ont pu bénéficier d’une ambiance survoltée tout au long de la rencontre. Dans les tribunes, les supporteurs affichaient des visages familiers : joueurs de l’équipe senior, jeunes de l’école de rugby, fidèles sympathisants du XV vénissian… « Cette année, on a mis l’accent sur cet état d’esprit de cohésion, marque de fabrique du rugby, nous explique le président. Même notre équipe senior a été mise devant le fait accompli avant le début du championnat : vous ne jouez pas pour vous, mais pour l’équipe. C’est du ‘Tous ensemble, tous ensemble… ouais ! ». La sauce a l’air d’avoir pris. Ils sont près d’une quarantaine à s’entraîner deux fois par semaine, un mélange de briscards et d’ex-cadets du club, de Mions et Saint-Priest. »
Saine ambiance après la fin du match. Nordine Babah, qui fait la paire avec Eddy Leymarie aux manettes de l’équipe senior, est agréablement surpris par le vibrant « Bon anniversaire Didine » scandé par les joueurs pour ses 50 ans. Plus qu’un club, une famille.
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Eddy Leymarie, nouvel entraîneur du XV de l’USV : « C’est un retour aux sources pour moi »
Qu’est-ce qui vous a motivé à revenir à l’US Vénissieux pour entraîner le XV, une équipe qui se bat souvent dans le bas du classement ?
– J’ai joué pour l’US Vénissieux de mes 16 à 21 ans, aux côtés de joueurs comme Petelat et Tatangello, notamment en Fédérale 3. J’ai quitté le club après sa reprise en mains par Michel Giuliani, pour poursuivre ma carrière à Saint-Priest puis à Givors, des équipes de niveau fédéral. Aujourd’hui, revenir ici comme entraîneur, c’est un peu un retour aux sources pour moi.
Vous découvrez un nouveau groupe senior, dans un club en quête d’identité. A-t-il des ambitions solides ?
– On peut parler de nouveau cycle. L’équipe fanion est redescendue en Régionale 3, un des plus bas niveaux. Mais j’ai envie ce dire, qu’importe le niveau puisque l’idée première est de rebâtir. Et si possible retrouver la Régionale 2 en fin de saison.
Qu’est-ce qui vous fait penser que l’équipe de l’USV 2024/2025 pourrait être plus compétitive que les saisons passées ?
– Avant tout, ma détermination. Il y a eu de la réflexion pour que les anciens cohabitent au mieux avec la nouvelle génération des 20-22 ans. Je veux transmettre à chacun le plaisir de jouer ensemble. Sur le terrain, cela se résumera par un mot d’ordre : faire vivre le ballon.
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