Les cours ont repris sans incident ce vendredi matin mais les tensions sont toujours palpables et les traces des heurts sont toujours présentes devant la cité scolaire Sembat-Seguin. Jeudi matin, alors que les cours allaient débuter, une dizaine d’individus se sont mêlés aux élèves et ont violemment pris pour cible l’établissement scolaire.
Depuis hier, de nombreuses personnalités politiques, tant locales que nationales, ont apporté leur soutien aux équipes de la cité scolaire ainsi qu’aux élèves, touchés par la situation. À commencer par Michèle Picard, maire de Vénissieux, qui a annoncé adresser une lettre à Olivier Dugrip, recteur de l’académie de Lyon. L’élue “condamne sans appel ces actes de violence” et exprime son inquiétude concernant des “conditions d’enseignement de plus en plus dégradées“. Elle rappelle avoir déjà fait part, en juin dernier, des difficultés rencontrées par les enseignants et demande que leurs revendications soient entendues : “Nous ne pouvons rester sourds face à un climat de plus en plus tendu, affirme-t-elle. Les moyens nécessaires doivent être attribués pour garantir de meilleures conditions de travail.” Michèle Picard a également apporté son soutien “sans faille à l’ensemble du personnel de l’établissement ainsi qu’aux lycéens, face à une situation aussi intolérable qu’inadmissible ».
Idir Boumertit (LFI), député de la 14e circonscription du Rhône, dont fait partie Vénissieux, a également réagi. « Les événements survenus aux lycées Seguin et Sembat sont absolument inacceptables, débute-t-il. J’apporte mon plein soutien à l’ensemble des personnels et des élèves concernés. Ces incidents interviennent dans un contexte de tensions croissantes, exacerbées par le manque flagrant de moyens humains et financiers dans nos établissements. » Il prévoit de rencontrer Olivier Dugrip, recteur de Lyon, dans les prochains jours, afin de réclamer des moyens supplémentaires pour « garantir des conditions de travail dignes pour les personnels éducatifs et permettre aux élèves d’étudier dans des conditions adéquates. Il est urgent de mettre fin à ce délabrement du service public d’éducation, notamment dans les quartiers populaires. »
Anne Genetet (Renaissance), nouvelle ministre de l’Éducation nationale, a promis des sanctions d’une très grande fermeté : « On ne doit rien laisser passer. Il n’est pas acceptable qu’on s’attaque à ce qui est le ferment, le terreau de notre République qui est l’école. » Le recteur et la préfète du Rhône ont, eux aussi, condamné « fermement ces incidents et apportent leur soutien aux enseignants, aux personnels de l’établissement ainsi qu’aux élèves face à des comportements inadmissibles. Des sanctions seront prises dans les meilleurs délais à l’encontre des fauteurs de trouble afin de faire respecter l’autorité de l’État et préserver l’espace scolaire. » Ils assurent également que trois individus soupçonnés d’avoir pris part à ces actes de violence sont identifiés et qu’une interpellation a déjà eu lieu.
Le nouveau président de Région, Fabrice Pannekoucke (LR), a été à la rencontre de la direction de l’établissement, jeudi soir. Pour lui, la situation est « absolument inqualifiable ». « C’est d’abord de l’extrême violence, et on ne peut être que frontalement opposé et le dénoncer avec la plus grande fermeté. Les publics qui se sont donnés à cet exercice, je les qualifie de voyous. À une époque, on les aurait qualifiés de barbares. »
Derniers commentaires