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André Gerin veut “réconcilier la France”

Sans pour autant se déclarer candidat, André Gerin s’engage dans la bataille de la présidentielle. L’ancien député-maire de Vénissieux veut transcender les clivages, pour éviter une victoire du RN en 2027.

À 78 ans, André Gerin n’a rien perdu de sa force d’engagement dans le débat politique. Bien qu’il ne soit plus en responsabilité, il a gardé l’habitude d’inviter régulièrement la presse pour partager ses analyses et ses convictions.

Son passé de maire, son action remarquée en tant que parlementaire, son franc-parler et son iconoclasme à gauche, lui garantissent encore une certaine audience. Ce 19 septembre, dans les locaux du Club de la presse de Lyon, il s’est officiellement engagé dans la bataille de l’élection présidentielle, “en tant que communiste et républicain“, sans pour autant se déclarer candidat, même s’il n’exclut “aucune hypothèse“. Son objectif ? “Réconcilier la France et redéfinir les bases de notre dialogue national”, par le biais d’une “refondation politique et économique“.

Sans quoi, alerte-t-il, “nous risquons de nous retrouver dans une dynamique absurde avec une nouvelle avancée du Rassemblement national qui pourrait bien se traduire par une victoire à l’élection présidentielle de 2027“. Car quand André Gerin parle de réconciliation, c’est bien sûr aux électeurs de Marine Le Pen qu’il pense. Depuis l’année 1995, qui avait vu le FN engranger 29 % des voix aux municipales, l’ancien maire de Vénissieux a toujours placé cette question au premier rang de ses préoccupations. Il avait alors commandé à la Sofres une grande enquête sur les motivations du vote extrémiste. “Trente ans après, cette étude conserve toute sa pertinence, observe-t-il. Tout comme ceux qui choisissent l’abstention, les électeurs du RN sont souvent des personnes en désarroi, souffrant dans leur quotidien. Ils se sentent déclassés, abandonnés, ne reconnaissent plus leurs pays.”

“La France populaire a été abandonnée”

Le danger premier, selon André Gerin, serait d’ignorer cet électorat car “cela ne fera qu’accentuer dangereusement les divisions“. Au risque de flatter des idées racistes et fascisantes ? “Il n’y a rien de fascisant dans l’attente forte exprimée par ces millions d’électeurs, assure-t-il. Nous avons abandonné cette France populaire constituée d’ouvriers, d’employés modestes, d’agriculteurs. Nous avons progressivement sous-estimé les questions brûlantes posées par les Français.”

Et parmi ces questions brûlantes, sans surprise, André Gerin met en bonne place l’islamisme, qu’il qualifie de “nouveau fascisme“. Profondément marqué par l’incarcération de deux jeunes Vénissians en 2002 à Guantanamo, il n’hésite pas à affirmer que “l‘islamisation de la société française est en marche“. Sans toutefois rejeter l’islam, “qu’il est essentiel, affirme-t-il, de faire coexister avec la France d’aujourd’hui, en étant unis dans l’action avec les Français de confession musulmane, respectueux dans leur grande majorité des principes républicains”.

Politique de l’offre

Si les positions d’André Gerin sur le RN et l’islamisme ne sont pas nouvelles, ses propositions économiques, elles, le sont résolument. À contre-courant des idées habituellement portées par la gauche, il prône une politique de l’offre favorable aux entreprises en vue de stimuler la croissance. “Une révolution copernicienne doit s’opérer à gauche car la baisse des impôts de production est efficace et doit se poursuivre“, déclare-t-il. Un discours d’inspiration clairement libérale. “Mais j’appelle aussi le patronat à faire sa révolution, ajoute l’ancien maire de Vénissieux. Les entreprises doivent s’engager à partager le pouvoir avec les salariés sur les décisions stratégiques, bien au-delà de simples politiques d’actionnariat ou d’intéressement aux bénéfices. Ce partage du pouvoir est pour moi la nouvelle lutte des classes à mener.

André Gerin n’oublie pas dans ses recommandations sa famille politique d’origine, le PCF, qu’il a quitté voici deux ans en réaction à la création de la NUPES. “Il y a urgence d’un aggiornamento, estime-t-il. La gauche est en miettes, avec un logiciel obsolète“. Et de conseiller à ses amis communistes de “couper le cordon avec Mélenchon“, non sans avoir précisé que les questions posées par François Ruffin, lui paraissent, en revanche, “pertinentes“.

 

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