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Secteur industriel : la CGT tire la sonnette d’alarme

Selon l’Union locale CGT, plusieurs entreprises industrielles sont menacées dans le secteur. De très nombreux postes pourraient être supprimés dans les prochains mois.

Chez Renault Trucks, la CGT dénonce « une précarisation de l’emploi »

Total Feyzin, Kem One, Domo Belle-Étoile, Syensqo (anciennement Solvay Saint-Fons), Savoie Réfractaire, Renault Trucks, la SNCF, Urb-it… Mardi 14 mai, l’Union locale CGT a fait le point sur différentes entreprises du secteur, et notamment de la Vallée de la chimie. Avec un constat teinté d’une nette inquiétude, fait par Gilles de Gea, secrétaire général de l’UL : « Beaucoup d’entreprises sont ou vont être en difficulté. »

Ainsi, chez Total, les responsables syndicaux craignent de voir, à terme, disparaître la raffinerie de Feyzin. « Le groupe est sans cesse en restructuration depuis 2020, rappelait Gilles de Gea. Les transformations de raffineries se multiplient en France, et Feyzin pourrait être la prochaine. Total envisage de n’en conserver qu’une dans le pays, mais laquelle ? La raffinerie, c’est 500 emplois, et 1 000 à 1 500 sous-traitants ! »

Mêmes craintes chez Kem One, à Saint-Fons, un site spécialisé dans la production de polychlorure de vinyle (PVC) et de PVC surchloré. « L’entreprise a été rachetée il y a deux ans par le fonds de pension Apollo, rappelait Halim Dahmani, délégué syndical. ll y avait des projets, un audit a été réalisé, mais ceux-ci ont été suspendus sans explications de la part de nos dirigeants. Des postes avaient même été créés pour ces projets, avec des embauches ! Aujourd’hui, nous sommes 250 et nous sommes dans l’attente. Malheureusement, nous avons de quoi être inquiets : on sait que les fonds de pension ne sont pas des porteurs de projets industriels, ils sont là pour faire de l’argent. On sait qu’on est à vendre… »

« Toute la Vallée de la chimie est menacée, constatait Gilles de Gea. Chez Syensqo (ex Solvay Saint-Fons), la dernière production en France de vanilline va s’arrêter. C’est 50 emplois perdus. »

Deux projets de restructuration chez Renault Trucks

Et les difficultés ne s’arrêtent pas à la Vallée de la chimie. Chez Renault Trucks, deux projets nommés « Colisée » et « Convergence », inquiètent les 4 300 salariés. « Le premier est en cours, expliquait un responsable syndical. Il intègre le transfert du secteur « pièces de rechange » sur le site de l’actuelle usine Ponts et Essieux à Saint-Priest, et prévoit 30% de postes automatisés et 25% d’effectif en moins. La direction a beau dire qu’il n’y aura que des départs à la retraite non remplacés et des fins de contrat en intérim, ça fait toujours 113 postes supprimés. »

« Le projet Convergence, pour sa part, prévoit l’intégration de l’usine Ponts et Essieux dans les bâtiments de l’usine Moteurs sur le site de Vénissieux. La direction nous a déjà annoncé 19 suppressions de postes dans les services support. On ne saura qu’en septembre l’impact sur l’emploi pour les ouvriers. »

Plus globalement, les responsables syndicaux dénoncent une précarisation de l’emploi chez Renault Trucks : « Aujourd’hui, un tiers des ouvriers sont des intérimaires, une proportion bien plus importante si l’on ne regarde que les ouvriers de production. Sur certaines lignes de montage, les intérimaires représentent 80% des effectifs ! Cela en dit long sur les ambitions de Renault Trucks en matière d’emploi. »

Du côté de la SNCF et de son technicentre de Vénissieux, « les problèmes s’accumulent au campus de formation, qui manque de formateurs », révélait Patrick Loisy. « La réouverture d’un guichet à la gare constitue une bonne nouvelle, mais les difficultés au centre de formation causent des retards dans la réalisation de travaux ou d’opérations d’entretien. Sans oublier qu’au 1er  janvier 2025, pour se mettre aux normes européennes, le fret SNCF va être liquidé, avec la création d’une nouvelle société. Nationalement, 23 flux seront perdus, dont deux à Vénissieux. Quelles conséquences sur l’emploi ? »

« On le voit, les attaques sur l’emploi dans l’industrie sont nombreuses, résumait Gilles de Gea. À un moment donné, il faut dire stop. Les prochains mois seront décisifs dans plusieurs entreprises. Nous serons vigilants ! »

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