Le parcours avec lunettes déformantes a été très apprécié
Une majorité d’ados et de jeunes de 18 à 25 ans en matinée, puis énormément d’enfants, dès 13 heures, se sont pressés à la journée sportive et citoyenne organisée le 24 avril sur la place du marché des Minguettes. « Autant dire qu’il y en a eu de la discussion, relate Smaïl, policier en région parisienne. Tant mieux, c’est ce que l’on recherche. On n’a pas toujours été d’accord. Certains jeunes nous reprochaient par exemple d’être violents ou en nombre excessif lors d’interventions. Je leur ai demandé d’essayer de me menotter, même à quatre, et ils ont eu du mal. Quand quelqu’un se débat, un officier de police seul ne suffit pas. Je ne sais pas s’ils ont été convaincus, mais ils ont pu le constater. »
Smaïl, le référent de Prox Raid
Originaire du quartier La Gravière à Sainte-Foy-lès-Lyon, Smaïl aime à rappeler qu’il a lui aussi été un jeune de banlieue qui, dès l’âge de 10 ans, a interpellé Christophe, un policier municipal, en le chambrant gentiment. « Un dialogue s’est instauré. Plus tard, c’est lui qui m’a encouragé à passer le concours d’adjoint de sécurité Je suis désormais en poste à Paris, mais je consacre avec toujours autant de plaisir mon temps libre à installer avec mes collègues un « Prox » sur l’un des 150 à 170 sites que nous choisissons en accord avec les municipalités. On s’aide de ces ateliers sportifs pour déconstruire les modes d’intervention avec les habitants. Les mises en situation suivies d’explications valent bien des discours. J’ai choisi de passer mon temps libre là où le dialogue a disparu, ou a encore du retard. »
Le prestige de l’uniforme
La présence d’élus et de Manuel Archer, patron du commissariat de Vénissieux, a enrichi cette journée qui mobilisait policiers municipaux et nationaux, fonctionnaires de l’Armée de terre, de l’air, sapeurs pompiers volontaires venus de Saint-Priest, agents du Sytral et Kéolis… Une kyrielle d’uniformes qui a fait son effet sur la place. « Le fait de revenir régulièrement sur les mêmes sites nous permet d’améliorer le dispositif, en proposant d’autres ateliers d’animations, indiquait le commissaire. C’est une question d’adaptation. On va se déplacer sur 150 sites cette année, notamment en Guyane, c’est dire si « Prox » a fait du chemin depuis sa création. «
Toucher les collégiens et lycéens
Déplacée sur la place du marché, en raison des débuts des travaux engagés sur l’espace vert Delaune, l’édition 2024 de Prox’Raid Aventure a rencontré un vif succès. Initiation au secourisme, parties de foot, ateliers de pistolet laser, parcours d’obstacles avec port d’un uniforme de 6 à 7 kg, un autre avec port de lunettes de simulation d’alcool, de drogues, mur d’escalade, boxe… Les jeunes ont bénéficié des conseils de Mathieu et Ilyes, deux pompiers de la caserne de Saint-Priest, ainsi que des recommandations avisées de Christophe et Souhail, conducteurs de bus. « Ce que l’on craint le plus, ce sont les dangers des angles morts, indiquaient ces derniers. Avec la multiplication des vélos et des trottinettes, il faut être très vigilant. Même avec les caméras à 360 ° qui équipent nos bus, on n’est pas à l’abri d’un choc. »
Avoir pu installer cette édition 2024 lors des vacances de printemps a permis une affluence presque record. « Il serait important de pouvoir toucher un autre public, les collégiens et lycéens, suggérait un policier. On pourrait accentuer les partenariats avec l’Éducation nationale. »
Le port du casque du pompier, un succès
Les premiers gestes de secourisme
incontournable partie de foot
Parcours avec uniforme de 6 kg
La boxe, discipline appréciée
Tenir un volant d’un bus, un régal pour ce jeune de 10 ans
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