Avec l’arrivée RATP Dev, les TCL se « parisianisent ». Keolis Lyon, qui exploitait l’ensemble du réseau depuis 1993 à travers une délégation de service public, devra cohabiter avec la filiale de la Régie autonome des transports parisiens à compter du 1er janvier 2025.
Sytral Mobilités, l’autorité organisatrice des Transports en commun lyonnais, a annoncé cette nouvelle configuration ce mardi 12 mars. Les élus du conseil d’administration devront valider le choix des deux lauréats le 28 mars.
On sait d’ores et déjà que le groupe Communistes et Républicains, bien que membre de la majorité, ne votera pas en faveur de cette délibération. « Nous rappelons notre opposition au principe de l’allotissement, qui organise une séparation des différentes missions du service public des mobilités au détriment des agents et, à terme, des usagers, communique-t-il. Dans un contexte de difficultés de recrutement, l’allotissement n’est pas de nature à améliorer la situation. Notre objectif reste le retour en régie des TCL, comme nous avons sur le faire pour la régie de l’eau. »
Le scénario d’allotissement avait été approuvé deux ans plus tôt, en mars 2022. Cette officialisation agitait alors les syndicats, inquiets de cette ouverture à la concurrence. « Le dernier contrat, débuté en janvier 2017, n’avait pas vu d’autres opérateur que Keolis remettre une offre », justifie Sytral Mobilités.
Keolis partage le gâteau avec RATP Dev
Le 1er janvier 2025 marquera la fin d’une situation de monopole privé. RATP Dev, société anonyme active en dehors du réseau historique de la RATP, assurera le fonctionnement des « modes lourds » et la maintenance de leurs infrastructures. Soit les quatre lignes de métro, les sept lignes de tram, le Rhônexpress et les deux funiculaires. Et ce, jusqu’en 2030. Keolis — filiale du groupe SNCF — se rabat sur le lot de consolation et exploitera les bus et trolleybus jusqu’en 2030.
« Sur le lot bus, qui dispose des plus gros effectifs d’agents et du chiffre d’affaires annuel le plus important, c’est la qualité de l’offre technique qui a été déterminante, détaille Bruno Bernard, président de Sytral Mobilités. Sur les modes lourds, nous avions deux offres techniques équivalentes. C’est le coût global du contrat qui a fait la différence. »
Transdev, qui avait repris le Rhônexpress en 2020, s’était positionné. L’opérateur reste donc à quai au terme de ces six mois de négociations.
La nouvelle organisation prévoit également l’internalisation des missions stratégiques. La gestion des parcs relais et la relation usagers seront confiées à des Sociétés publiques locales (SPL). « Cette gestion 100 % publique va homogénéiser l’information aux voyageurs et la distribution des titres », précise Sytral Mobilités.
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