Il est 7h30 et le jour pointe à peine le bout de son nez. Ce vendredi matin, rue Simone-Veil, dans le quartier Grand Parilly, aucune enseigne n’a encore ouvert ses portes, sauf le laboratoire d’analyse médicale Unibio. Sacoche sous le bras, Audrey Russo, technicienne de laboratoire, s’apprête à partir en tournée. Depuis début septembre, Unibio s’est lancé dans le prélèvement de sang à domicile : « C’était une des volontés de la mairie. C’est une des raisons pour lesquelles nous avons été choisis pour nous installer à Vénissieux », affirme la jeune femme.
Les infirmières, la biologiste et la technicienne du labo se relaient tous les jours pour prélever les patients vénissians dans les quartiers Parilly, Jules-Guesde et Joliot-Curie. « On peut être amené à aller ailleurs. Quand un patient nous appelle, on voit si on peut élargir la zone », détaille Audrey Russo. Depuis le lancement de ce service, les demandes de prélèvement à domicile n’arrêtent pas : « À la base, on souhaitait faire un test pendant quelques semaines, explique-t-elle. Puis ça a tellement pris qu’on s’est dit qu’il fallait y aller pour de bon. »
Entre trois et quatre patients font appel à ce service chaque jour. « On voit que ça manquait à la population, notre but est de faciliter l’accès au soin pour tous les patients. Nous avons été très bien accueillis. »
« On fait partie de leur quotidien »
Le laboratoire propose la réalisation de prises de sang, mais peut aussi faire des tests Covid ou récupérer des prélèvements d’urines. Si l’acte est inscrit « à domicile » sur l’ordonnance, le déplacement est pris en charge, sinon le service est facturé huit euros. La majorité des patients sont des personnes qui ont des difficultés à se déplacer, un long parcours de soins ou des personnes âgées. Toutes les deux semaines, Mme Jambon attend patiemment la visite du laboratoire : « Avant, c’était une infirmière qui venait faire mes prises de sang et le laboratoire a pris le relais. C’est bien ça a permis de soulager les infirmières et je suis très satisfaite des visites ». L’année dernière, on lui a décelé un cancer « causé par l’amiante », explique la patiente. Depuis, elle a de grosses difficultés pour se déplacer et ces rendez-vous, chez elle, sont essentiels : « Je ne peux pas faire autrement, constate-t-elle. Prendre les transports, c’est impossible dans ma situation. »
Installée sur son fauteuil, les yeux encore un peu endormis, elle tend le bras à Audrey Russo pour qu’elle puisse prélever son sang. Ces moments, dans l’intimité du patient, sont bien plus que de simples actes médicaux : ils permettent de créer des liens entre le personnel du laboratoire et les personnes qu’ils viennent prélever. « On fait partie de leur quotidien, confie Audrey Russo. On les voit quand ça va, quand ça ne va pas. On voit leur état se détériorer ou s’améliorer et on tisse de vrais liens avec les patients et leur famille. Ces visites sont vraiment riches. »
Derniers commentaires