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Appel de Lyon : les élus de banlieues font pression sur Macron

L’association Ville & Banlieue a lancé son « Appel de Lyon ». Cette lettre ouverte, adressée au président de la République, somme l’exécutif d’agir au plus vite en faveur des Quartiers prioritaires de la Politique de la Ville (QPV).

Renaud Payre, Anne-Claire Boux, Gilles Leproust, Catherine Arenou, et Damien Allouch.

Les représentants de Ville & Banlieue ont frappé un grand coup. Mercredi 18 octobre, au moment de fêter les 40 ans de l’association au siège de la Métropole de Lyon, ces élus locaux, venus des quatre coins de la France, ont exhorté Emmanuel Macron à répondre concrètement aux difficultés que rencontrent les habitants des quartiers populaires.

« Nos quartiers ne sont pas un problème, ils sont la solution » : la devise est explicite. Dans cet « Appel de Lyon », maires, adjoints et présidents de communes et d’intercommunalités de divers bords politiques dépeignent une situation contrastée. Dans la colonne « problèmes », ils listent « des indicateurs économiques, démographiques et sociaux » alarmants. Mais n’oublient pas de valoriser le potentiel de leurs territoires : « Nos quartiers recèlent de trésors d’intelligence humaine, de créativité, de force et d’engagement. »

Ce constat fait, l’association incite le président de la République à « affirmer (sa) volonté de rétablir la justice sociale » et de travailler sur cinq axes : l’éducation, la sécurité, l’emploi, la rénovation urbaine et la transition énergétique.

Cette lettre lui sera remise en mains propres ce lundi 23 octobre. « On n’est pas dans les petits papiers d’Emmanuel Macron mais on va lui glisser deux ou trois mots sur l’urgence de la situation », a assuré Gilles Leproust, président de l’association et maire PCF d’Allonnes (72), lors d’une conférence de presse.

Six ans après « l’Appel de Grigny », adressé le 16 octobre 2017 au même président Macron, alors fraîchement porté par les urnes, Ville & Banlieue fait son possible pour que cette nouvelle initiative ne reste pas lettre morte. « En 2017, suite à l’Appel de Grigny, vous aviez promis de rencontrer régulièrement les maires, est-il écrit dans la missive. Vous ne nous avez plus jamais reçus en dépit de nombreuses sollicitations. »

« Notre colère s’entendra, se verra et se sentira »

Les élus de terrain misent beaucoup sur le Comité interministériel des Villes (CIV), dont ils déplorent les reports successifs : « Celui prévu le 9 octobre dernier a été reporté pour convoquer dans l’urgence un Conseil national de la refondation (CNR) ‘post-émeutes’ dont il n’est rien ressorti de concret », rappellent-ils. Gilles Leproust n’a pas semblé plus convaincu par le plan Quartiers 2030, déployé à Marseille, fin juin : « On n’a obtenu que des mesurettes comme l’extension des Cités éducatives et un accueil des collégiens de 8 à 18 heures. »

La tenue du tant attendu CIV amorcera-t-elle une sortie de crise ? « Si le Comité n’était pas à la hauteur de nos attentes, notre colère s’entendra, se verra et se sentira, a averti Damien Allouch, maire socialiste d’Épinay-sous-Sénart (91), face aux journalistes. Des habitants sont avec nous. On saura s’appuyer sur eux. »

Dominique Faure (ministre délégué) et Bruno Bernard (président de la Métropole).

« Le CIV se tiendra le 27 octobre », a assuré Dominique Faure en salle du conseil métropolitain, avant de promettre « des réponses construites dans la concertation ». Seule représentante du Gouvernement à s’être déplacé à Lyon pour l’événement, la ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité s’est dite sensible au mécontentement des maires, dont elle partage l’état des lieux : « Nos banlieues sont le reflet de la richesse de notre pays, de sa dynamique et de sa vitalité. Pourtant, elles sont aussi le lieu où se cristallisent les rancœurs, les déceptions et les violences. »

Dominique Faure n’a pas manqué de défendre le bilan de l’État : « Depuis 2017, le budget Politique de la Ville est en hausse continue, de l’ordre de 251 millions d’euros supplémentaires pour un budget de près de 700 millions d’euros. (…) L’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru) est à la hauteur. En 20 ans, 100 milliards d’euros d’investissement ont été mis sur la table. »

Ville & Banlieue : 40 ans au service des quartiers

L’association des maires Ville & Banlieue de France  fut créée en 1983 à Rezé (44) à l’initiative du maire socialiste Jacques Floch. Elle est contemporaine de la Politique de la Ville. « Depuis sa création, Ville & Banlieue a travaillé à valoriser l’image des villes de banlieue et de leurs habitants », rapporte Gille Leproust, son président actuel. Dans l’agglomération lyonnaise, des élus de Lyon, Vaulx-en-Velin et Givors sont membres de l’association.

Vénissieux n’en fait pas partie mais Renaud Payre (gauche unie), vice-président de la Métropole à la Politique de la Ville, a tenu à rappeler le rôle crucial qu’ont joué certains habitants des Minguettes en 1983 : « On ne peut pas parler des 40 ans de l’association et des 40 ans de la Politique de la Ville sans avoir à l’esprit ce qu’il s’est passé il y a 40 ans à Vénissieux avec la grève de la faim et la marche pour l’égalité et contre le racisme. Cet événement majeur, porteur d’espoirs, donnera aussi lieu à des désillusions. C’était un mouvement non-violent. »

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