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Mariana Roy, nouvelle directrice des centres sociaux des Minguettes

Elle est arrivée en février à la tête des centres sociaux des Minguettes, qui réunissent Roger-Vailland et Eugénie-Cotton. Itinéraire d’une Argentine qui a quitté l’univers de la pub et du marketing pour s’investir dans les quartiers populaires français.

Mariana Roy (deuxième à partir de la gauche) avec une partie de son équipe

Au centre social Roger-Vailland, le bureau de la nouvelle directrice des centres sociaux des Minguettes, Mariana Roy, donne une première indication. Sur une affichette représentant Mafalda, célèbre héroïne argentine dessinée par Quino, on peut lire en espagnol « J’aime les personnes qui disent ce qu’elles pensent mais, par-dessus tout, j’aime les personnes qui font ce qu’elles disent. »
Cette devise, Mariana, qui est originaire du même pays que l’intrépide petite fille, la fait sienne. « Je viens de Quilmes, une petite ville de 40 000 habitants au sud de Buenos Aires, en face du Rio de la Plata. J’ai rencontré mon époux en Équateur, alors que nous étions tous deux en voyage, et nous nous sommes installés en France. »

Une question d’éthique

Elle sait combien « quitter un pays est toujours inconfortable ». Avant d’ajouter : « Maintenant, ça ne l’est plus. Et puis, où y a-t-il un endroit au monde qui soit confortable ? » Elle avoue encore que sa période d’adaptation ne fut pas simple, parce qu’elle ne parlait pas français. « Mais l’Argentine est tournée vers l’Europe et il existe un gros pourcentage d’Argentins à la double nationalité, soit italienne soit espagnole. Le pays subit aussi l’influence américaine. »

Elle sourit en déclinant l’image, « le parfum » dit-elle, qu’elle avait de la France : « Les croissants, le vin… Je ne savais pas où j’allais. »

Dans son pays, Mariana était employée dans « une des plus grosses agences de pub », puis « dans une petite agence de marketing, orientée vers l’innovation », où elle est restée une dizaine d’années. Jusqu’au moment où… « Je me suis dit : je ne vais pas vendre plus de Coca, de Marlboro ou de Nestlé. Intellectuellement, ça me dérangeait, même si mon travail était assez fun. C’était une question d’éthique. »

À son arrivée en France, décidée à quitter le secteur, elle trouve des métiers « à vocation sociale ». « Mon premier poste de direction a été à La Monnaie, à Romans dans la Drôme, un quartier Politique de la ville. J’ai été encadrante technique d’une association qui organisait des chantiers d’insertion. J’en ai fait un dans un centre social. C’est ça que je veux faire, je me suis dit. »

« Pour moi, pas de doute, c’était les Minguettes. Un vrai choix ! »

Mariana commence comme bénévole puis développe un projet de conserverie mobile et solidaire qu’elle mène jusqu’en 2019. « Je suis devenue directrice de la Maison citoyenne, toujours à Romans. J’ai adoré ! C’est un type de territoire où des choses se passent. J’ai aussi dirigé la MJC/centre social de Portes-lès-Valence, La Canopée, où nous avions un énorme projet culturel. Le QPV – ndlr, quartier prioritaire de la politique de la ville – est mon cœur de métier ! »

Avec sa famille, Mariana décide de se rapprocher de la métropole lyonnaise où travaille déjà son mari et où étudient ses enfants. Elle trouve trois propositions : L’Olivier à Saint-Priest, Les Taillis à Bron et les centres sociaux des Minguettes, qui regroupent Roger-Vailland et Eugénie-Cotton. « Pour moi, pas de doute, c’était les Minguettes. Un vrai choix ! »

Là, elle est contente de pouvoir s’appuyer sur une équipe de bénévoles et professionnels compétents, « expérimentés ». « Le projet social est déposé et nous avons une feuille de route pour trois ans. »

Sa priorité sera bien sûr le chantier qui s’annonce. « Porté par la Ville, un projet d’agrandissement de Roger-Vailland va bientôt commencer et nous allons déménager. Pendant deux ans, nous allons être nomades. La date prévisionnelle de démarrage des travaux est décembre 2023 et la rentrée se fera fin 2025. Quelques postes pourront être répartis sur Eugénie-Cotton, mais pas tous. Tout va être rebâti. La crèche va s’étendre, passant de 25 à 42 berceaux. Elle sera transférée côté jardin, avec des salles ouvrant directement sur lui. En tout, nous aurons une centaine de mètres carrés en plus. »

Quant aux projets, Mariana n’en manque pas. Elle sait que des partenariats devront être développés, surtout après une absence de direction aux centres sociaux des Minguettes qui a duré deux ans. « Si les deux centres ont pu faire face à cette absence de direction, c’est bien parce qu’il y avait des professionnels aguerris. Il existe en outre aux Minguettes une diversité que je n’ai pas vue ailleurs. C’est une opportunité pour éveiller des vocations. Tout est possible ! »

Les centres sociaux des Minguettes en quelques chiffres

Années 1970 : C’est l’époque où sont créés deux centres sociaux aux Minguettes : Eugénie-Cotton au 23, rue Georges-Lyvet et Roger-Vailland au 5, rue Aristide-Bruant.
2008 à 2011 : Le centre social Roger-Vailland reste fermé.
Février 2011 : Décision de fusionner les deux structures, désormais réunies sous le nom de centres sociaux des Minguettes, tout en gardant leurs deux adresses.
2022 : Cette année-là, les centres sociaux des Minguettes comptent 609 adhérents, dont 90% vivant aux Minguettes.
2023 : Arrivée de Mariana Roy à la tête des centres sociaux des Minguettes.

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