Sur la ligne Lyon-Grenoble, les 19 km de la section reliant Saint-Fons à Grenay (38) forment un véritable goulet d’étranglement. La circulation ferroviaire s’y concentre sur quatre voies, puis trois entre Vénissieux et Saint-Priest, puis deux jusqu’aux portes du Nord-Isère.
Sur ce tracé, la mise à quatre voies fluidifierait un trafic déjà saturé depuis bien longtemps. Deux voies lentes seraient réservées aux TER omnibus et au fret. En parallèle, les TER directs et trains grandes lignes fileraient sur les deux voies rapides jusqu’à 160, voire 220 km/h. Cette infrastructure est évaluée à plus d’un milliard d’euros. SNCF Réseau (ex-RFF) ambitionne de la mettre en fonction à l’horizon 2035.
Le projet est sur les rails. Les études préliminaires sont en cours. Reste à choisir le bon aiguillage : deux variantes d’implantation des voies ferrées sont tracées. La réunion publique de ce 26 avril a été l’occasion, pour les associations de défense des riverains, de manifester certains points de désaccord. Si les membres associatifs voient plutôt d’un bon œil le renforcement des cadencements de trains de passagers – à condition d’en réduire le bruit -, ils ne se réjouissent pas à l’idée de voir défiler les trains de marchandises près de chez eux.
Oui au TER, non au fret
« Faites sortir le fret dangereux de l’agglo », expriment, en substance, les représentants du collectif Fracture (Fédération régionale des associations contre le train en zone urbaine et pour le respect de l’environnement).
« Le transport par train est plus sûr que le routier, rétorque Béatrice Leloup, directrice territoriale de SNCF Réseau. On fait le pari d’un transport de marchandises sécurisé tout en allégeant les routes. Un train de marchandises, ce sont 45 poids lourds en moins. Et une consommation de CO2 neuf fois moins importante. »
Certains craignent que la future infrastructure ne soit qu’un « Contournement ferroviaire de l’agglomération lyonnaise (CFAL) au rabais ». « La version du CFAL, qui prévoyait un prolongement vers le sud à partir de Grenay, a été abandonnée, rappelle Christian Luriti, président de Déplacements citoyens. Le projet que vous nous présentez vise à récupérer les trains de fret qui passent le long du Parc de la Tête d’Or. »
Mais le maître d’ouvrage l’assure, le CFAL n’est pas enterré : « Le Conseil d’orientation des infrastructures met en avant les enjeux du contournement nord, qui fait l’objet d’une Déclaration d’utilité publique. Pour la partie sud, les scénarios ne sont pas stabilisés. Mais le projet n’est pas abandonné. »
Concertation : six semaines pour peser sur le débat
La concertation publique sur le projet de mise à quatre voies est organisée du 24 avril au 4 juin 2023. Elle fait suite au débat public de 2019. Durant ces six semaines, le public est invité à donner son point de vue sur les variantes étudiées et à formuler ses questions. De cette manière, SNCF Réseau pourra identifier le tracé sur lequel seront poursuivies les études. Les communes de Vénissieux, Saint-Priest, Mions, Saint-Pierre-de-Chanieu et Grenay sont concernées.
Deux garants nommés par la Commission nationale du débat public (CNDP) sont habilités à recueillir les demandes. Ils sont joignables aux adresses suivantes : barbara.serrano@garant-cndp.fr et jean-claude.ruysschaert@garant-cndp.fr.
À Vénissieux, un atelier communal se tiendra le mercredi 10 mai (18h30) à la Halle à grains (85, boulevard du Docteur-Coblod). Une permanence pour échanger avec le maître d’ouvrage aura lieu le même jour (de 14 heures à 17 heures) et le lundi 22 mai (de 9 heures à midi) au foyer Max-Barel (rue Max-Barel).
La réunion publique de synthèse est programmée au jeudi 1er juin (18h30) à Saint-Priest, salle Concorde (10, avenue de la Gare).
Le dossier complet est consultable en ligne sur le site de l’Etoile ferroviaire lyonnaise.
Saint-Fons/Grenay, une section saturée
200 trains empruntent chaque jour la section entre Saint-Fons et Grenay. 90 % de ces trains embarquent des voyageurs, parmi lesquels, 83 % de TER et 17 % de trains grandes lignes. 10 % des trains transportent des marchandises.
Cette portion de 19 km fait partie de l’Étoile ferroviaire lyonnaise (EFL) et ses 772 km de voies. 15 lignes convergent vers ce nœud qui est congestionné aux heures de pointe. Le trafic y augmente constamment. À l’image de celui du Transport express régional, qui a progressé de 60 % en 15 ans. Cette situation engendre des retards qui pénalisent les voyageurs.
SNCF Réseau a identifié ce point de passage comme étant l’un des trois secteurs les plus encombrés de l’EFL avec la section centrale nord-sud (entre Caluire-et-Cuire et Saint-Fons) et la gare de Lyon-Part-Dieu.
Boulard
28 avril 2023 à 21 h 14 min
bonjour,
inimaginable qu’en 2023 l’on continu à faire passer les trains de fret de transit dans une ou des zones urbaines !
Lyon et son agglomération périphérique 2éme ville de France doit faire l’objet d’un vrai contournement, d’autant plus qu’à St Exupéry il y a la place!
NON à ce projet pour le fret! SIBELIN FEYZIN de doit servir que les entreprises locales car TROP de DANGER d’ampleur incommensurable (1 incident / accident par semaine).