Difficile de virer plusieurs joueurs, même si ce sont eux qui ont, en définitive, le sort d’un match au bout de leurs crampons. Entraîneur du Vénissieux FC depuis juillet dernier, une formation mal en point en Régional 1, l’antichambre de la Nationale 3, Karim Bounouara vient d’être touché par cette dure loi du sport.
Le président Jean-Pierre Chaix l’a révélé en début de semaine : « Le départ de Karim Bounouara est programmé, on fait cela en bonne et due forme. Il est salarié au club, il y est toujours officiellement puisqu’un départ ne se fait pas du jour au lendemain. Il y a un certain nombre de procédures à respecter, c’est le Code du travail. On a un rapport tout à fait cordial avec lui, Karim est une bonne personne. Il fallait que l’on fasse quelque chose au vu de notre situation sportive. Il nous reste neuf matches pour atteindre l’objectif du maintien*. »
Le nom de son successeur a été annoncé dans la foulée. Il s’agit de Willy Laviolette, entraîneur de l’équipe réserve évoluant en Régional 3. « Sébastien Valin, l’adjoint, n’est pas remercié, il assure la continuité, une notion importante à mes yeux, précise le président. Il a la connaissance de toute la première partie de la saison, c’est un compétiteur, il ne lâche rien. En aucun cas, je ne chargerai Bounouara. Si on réussit à se maintenir, ce que je crois, ce que j’espère, Karim y sera pour quelque chose. Le travail qu’il a effectué n’est plus à faire, il l’a fait. »
Le fameux choc psychologique ? « Ça veut tout dire et rien dire à la fois, relativise Jean-Pierre Chaix. Même si cela peut permettre à des joueurs de se relancer ou de revenir parce que ça ne marchait pas forcément entre eux et le coach. Mais bon, je n’étais pas dans les vestiaires, ce n’est pas mon rôle… Concernant Willy Laviolette, il a été choisi pour sa connaissance des joueurs. Et puis nous n’avons pas d’enveloppe financière pour recruter des personnes. Je remercie Karim pour la personne qu’il a été avec nous et qu’il sera peut-être à nouveau un jour. »
Une demi-saison pour Bounouara
Sans vouloir se décharger des responsabilités qu’il assume en tant qu’entraîneur de l’équipe fanion, Karim Bounouara a tenu à rappeler dans quelles conditions il a pris ses fonctions au Vénissieux FC, en juillet dernier. « Le départ d’une quinzaine de joueurs en juin, pour la plupart des titulaires, a fait du mal au club : il a fallu recruter dans l’urgence, souvent par défaut. On était en mode reconstruction et un club comme Vénissieux ne peut pas se permettre cela. Le départ de deux ou trois joueurs, pourtant titulaires avec moi, pour évoluer exclusivement en futsal, a complété les difficultés. »
Ne pas finir la saison lui pèse. »C’est la première fois en une dizaine d’années de coaching que je vis cette situation. En général, je fonctionnais sur des cycles de quatre ans. À bien y regarder, sur certains matches, il ne nous a pas manqué grand-chose pour transformer un revers en partage des points, ou un nul en succès. Ça s’est joué sur des détails. Mon rôle était de trouver des solutions, je n’ai pas réussi. J’espère que Willy Laviolette, que j’apprécie, sera récompensé. »
*Vénissieux FC est actuellement avant-dernier du groupe C de Régional 1, avec trois succès, deux matches buts et huit défaites. Le VFC a inscrit 18 buts et en a concédé 22. Il va successivement rencontrer la réserve de Villefranche, Échirolles, la réserve d’Annecy, celle de Grenoble, Misérieux, l’équipe 2 de Bourg, Chassieu Décines, Cluses et enfin Andrézieux, le 3 juin.
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