La musique a toujours fait partie de la vie de Mostapha Filali. Tout petit déjà, ce gamin de Saint-Fons accompagnait son père, percussionniste, dans les mariages et les fêtes de quartier.
« Enfant, remarque le chanteur qui a pris aujourd’hui le nom de Moustaf, j’aimais écrire et lire. Plus écrire que lire, d’ailleurs. Je composais des poèmes que je gardais pour moi. Je ne les partageais pas. » Commence alors pour lui l’aventure de Nationale 7, le groupe que montent ses deux frères, Hassen et Willy. « La moitié des membres étaient de Vénissieux, l’autre de Saint-Fons, d’où le nom. Au départ, nous faisions des reprises de musiques connues, chantées en arabe et en français. Une de nos premières scènes, ça a été le Caveau Jazz de Saint-Fons. »
Il se souvient de la façon dont il est devenu chanteur. « Un jour, mon grand frère qui était bassiste plante les accords du Flic de Beverly Hills et je me suis mis à improviser dessus. Je me débrouillais bien. J’ai commencé à écrire. »
À propos de son style musical, Moustaf revendique de pouvoir passer du rock au rap ou au reggae. « Des saveurs qu’on mélange, comme un cuisinier. J’ai commencé par le raï. On m’appelait « le petit Khaled ». Quand on entrait en concert, je reprenais La Camel. C’était facile de faire chanter les gens ! »
Une des dernières chansons de Moustaf, 1 000 couleurs, est un hommage à une famille de migrants syriens. Évoquant l’époque actuelle, il lâche : « Ce qui se passe aujourd’hui va à contre-courant de ce que je connais de la France. Je pensais que nous avions franchi des étapes et qu’on ne reviendrait pas dessus. J’ai le sentiment de repartir au combat ! Je ne croyais pas qu’on reviendrait au communautarisme, aux amalgames… Qui va aujourd’hui parler positivement de la banlieue ? »
Il cite, parmi ceux qu’ils considèrent comme ses « mentors », les noms de Coluche, Balavoine et Goldman. Et parle de ceux avec qui il travaille : « Alain Vassart, mon grand frère, un grand guitariste issu du rock. Et Azzedine aux claviers, avec qui je compose et prépare mes concerts. »
Son prochain titre s’appelle Le Solfège de ma vie. « Dans cette chanson, je réponds à tout cela. J’avais envie d’apporter du soleil. Il y a tellement de gens qui s’investissent dans les quartiers. »
L’occasion d’évoquer ses projets : « Je réfléchis encore à sortir 1 000 couleurs en EP ou à l’inclure dans un nouvel album. J’ai déjà sept ou huit titres plus quelques versions live qui seraient mises en bonus. J’ai aussi le projet d’un grand concert à Lyon, qu’on pourrait faire en partenariat avec l’association marseillaise Conscience et son président, Amine Kessaci. Nous partageons le même combat. Il veut changer les choses dans les quartiers, ce que moi j’exprime en musique. Nous cherchons à présent des partenaires pour ce projet. »
Arnaud
28 février 2023 à 18 h 18 min
Très belle découverte… un artiste qui sort du lot, des chansons colorées et engagées. J’adore.
Filali Ryad
28 février 2023 à 16 h 59 min
Très belle article qui résume bien la musique de cheb Moustaf ! Fier de toi tonton 😉
Filali
23 février 2023 à 12 h 24 min
Le téléphone sonne , et c est une amie qui m appel pour me dire qu’il y a un article sur Expression qui parle de moi et il est tout simplement magnifique .
Effectivement , tout y est ci bien résumé . Je remercie Expression Vénissieux de tout mmon cœur pour cet hommage à mon travail et en particulier le journaliste à l origine de l interview .
Musicalement votre , Moustaf.