2 516,59 euros. C’est le montant moyen qu’un étudiant de l’agglomération lyonnaise doit débourser pour sa rentrée universitaire en 2022. À Lyon, comme ailleurs, ils subissent de plein fouet les différentes augmentations du coût de la vie : assurance logement, matériel pédagogique, frais de rentrée universitaire, alimentation… La hausse des prix se voit dans tous les domaines.
D’après les responsables de l’association Gaelis, groupement d’associations étudiantes, la principale source de tension sur la métropole reste le logement. Même s’ils saluent l’encadrement des loyers mis en place en 2021 à Lyon, ils dénoncent le manque de logements pour les étudiants dans l’agglomération. « Nous avons de nombreux témoignages d’étudiants qui n’ont toujours rien alors que la rentrée a débuté depuis plusieurs semaines », témoigne la présidente, Laure Morin.
Chaque année depuis maintenant 11 ans, Gaelis réalise un baromètre afin d’évaluer le coût de la rentrée en prenant en compte les frais spécifiques à la rentrée (complémentaire santé, transport, frais universitaire) et les frais de la vie courante (loyer, repas, téléphone, internet…). Et cette année, la facture a augmenté de 4,42 %. « Nous avons eu une hausse de 3,5 % des APL, les bourses ont été augmentées de 4 %, détaille Laure Morin, mais ce n’est pas suffisant. »
Illustration avec Maxime, étudiant en sociologie. Il touche 270 euros de bourse par mois et perçoit aussi les APL. Il habite dans une résidence étudiante à Parilly. Sa principale inquiétude est l’arrivée de l’hiver. « J’ai déjà commencé à réfléchir à des solutions pour payer moins cher en électricité. Je vais allumer mon chauffage une heure ou deux par jour maximum, sinon je vais porter des pulls. Pour la nourriture, j’ai pu m’inscrire à une épicerie solidaire à la fac et je vais donc économiser là-dessus aussi. J’espère que ça suffira… »
« Ça va être très compliqué cette année »
Pour aider les étudiants dans leur installation, Emmaüs Parilly a organisé à la rentrée une grande vente solidaire où le mobilier, les vêtements, la vaisselle et le matériel scolaire étaient à moitié prix. Anne, 23 ans était présente pour l’occasion. « Je suis venue avec ma colocataire pour trouver quelques meubles pas trop chers pour notre appartement. Je regarde aussi s’il y a des livres de médecine. Je ne les achète pas neuf parce qu’ils sont trop chers, normalement je regarde sur Le bon coin ou des groupes Facebook. »
Anne n’est pas boursière, mais ne peut pas compter sur l’aide de ses parents, tous deux retraités. « J’ai travaillé tout l’été pour mettre de l’argent de côté pour cette année, mais je crains que ce ne soit pas suffisant. » Elle a donc décidé de modifier ses habitudes de vie : moins de sorties avec ses amis, moins de petits plaisirs personnels, des menus prévus pour la semaine pour mieux gérer ses dépenses alimentaires, des recherches de réductions sur les réseaux sociaux… « Avec mes études, je ne sais pas si je vais avoir le temps de travailler à côté. Pour le moment, je reste comme ça et je vais voir le moment venu. Mais financièrement ça va être très compliqué cette année, ça ne fait pas de doute. »
Vénissian
23 septembre 2022 à 7 h 15 min
Quel retour en arrière de notre société française, être étudiant devient un parcours du combattant! Merci Mr Macron vous qui promettiez les études pour tous, une fois encore on constate que les études sont de plus en plus difficiles pour les étudiants de milieux populaires! l’ascenseur social est en panne pour de nombreux jeunes qui vont se nourrir au secours populaires et se fournir à Emmaüs. Le président des riches favorise ses amis du CAC 40, les enfants de bourges qui fréquentent les écoles de commerce, pas ceux les classes moyennes et les petites gens qui ont de plus en plus de mal à se faire une place dans cette société du fric!