En septembre prochain, les propriétaires de véhicules classés Crit’Air 5 et non classés ne pourront plus circuler et stationner sur le périmètre de la ZFE. Un calendrier qui a été validé hier, lundi 14 mars, par le conseil métropolitain et qui concerne directement plus de 1 200 personnes à Vénissieux, et 19 000 sur le territoire de la Métropole.
Au-delà du calendrier, les élus étaient donc attendus sur l’accompagnement proposé aux particuliers qui se retrouveront bientôt dans l’obligation de changer de véhicule. C’était, du reste, l’un des principaux soucis exprimés par les habitants durant la phase de concertation et pendant les réunions publiques. La majorité métropolitaine a décidé de compléter les aides pour le changement de véhicule proposées par l’État, lesquelles ont été élargies pour bénéficier à davantage de ménages.
Ainsi, pour les plus modestes (revenu fiscal par part jusqu’à 6 300 euros), la prime de l’État est de 3 000 euros, et l’aide Métropole de Lyon sera de 2 000 euros, avec une surprime ZFE de 1 000 euros, soit 6 000 euros d’aides. Pour la tranche 6 301 – 13 500 euros de revenu fiscal par part, l’aide de l’État est de 1 500 euros, et l’aide de la Métropole de Lyon sera de 1 500 euros, avec toujours une surprime ZFE de 1 000 euros, soit 4 000 euros d’aides. Pour la tranche supplémentaire, jusqu’à 19 600 euros de revenu fiscal par part, l’État ne donne rien, mais la Métropole de Lyon contribuera à hauteur de 1 000 euros. En contrepartie, bien sûr, il faudra mettre au rebut un véhicule léger Crit’Air 5 ou non classé. De quoi aider, selon Jean-Charles Kohlhaas, vice-président, jusqu’à 70% des foyers.
Ces aides vont, par ailleurs, s’accompagner dans un premier temps d’une certaine souplesse. Les bénéficiaires d’aides au changement de voiture bénéficieront en effet d’une dérogation jusqu’à la fin de l’année 2023. Seront aussi concernés les résidents de communes extérieures à la Métropole de Lyon mais venant travailler dans le périmètre de la ZFE.
Des abstentions dans la majorité
Le vote de ces aides et des dérogations qui les accompagnent a été marqué par quelques divisions au sein même de la majorité. Le groupe communiste a, ainsi, choisi de s’abstenir.
« Nous considérons que cette première mise en œuvre pour un nombre limité de véhicules laisse de côté trop d’habitants des villes populaires, a expliqué Pierre-Alain Millet, conseiller communautaire vénissian. Il est essentiel de poursuivre le travail dans deux objectifs : mettre les moyens pour construire l’accompagnement de tous jusqu’à rendre le contrôle marginal dans l’atteinte de l’objectif de qualité de l’air, et rythmer la mise en œuvre des contraintes par l’agenda de construction des solutions alternatives, à l’échelle des besoins de mobilité de tous les habitants. »
Estimant que la ZFE créait une ségrégation géographique et renvoyait la pollution au-delà de son périmètre, les Insoumis se sont également abstenus.
« Nous constatons aussi la non possibilité de transformer ces aides en chèque mobilité, pour pouvoir transformer ces aides en accès aux alternatives à la voiture individuelle », a par ailleurs regretté, pour le groupe « Métropole insoumise, résiliente et solidaire », Laurent Legendre.
Le groupe des élus socialistes a voté en faveur des délibérations aux côtés des écologistes. Sans surprise, la droite et le centre ont voté contre l’amplification de la ZFE et son calendrier, dénonçant « le catastrophisme » des élus écologistes.
Enfin, la création d’un nouveau guichet pédagogique a été votée ce lundi 14 mars. Celui-ci aura pour mission, dès la rentrée de septembre, d’orienter les automobilistes sur les aides à leur disposition pour changer leur véhicule. La verbalisation des Crit’Air 5, elle, ne devrait commencer qu’en janvier 2023.
Habitant
16 mars 2022 à 6 h 14 min
Comme toujours les plus pauvres sont pénalisés, la pollution est pourtant bien plus importante par les grosses voitures 4/4 diesel et autres. La métropole comme le gouvernement culpabilisent ceux qui n’ont pas les moyens de s’offrir une voiture hybride ou électrique. Les aides ne sont pas suffisantes pour les personnes qui ont besoin journellement de leur vieille voiture pour se déplacer. Ce n’est pas en les stigmatisant que la ville sera plus respirable, il n’est qu’à voir les rejets de la chaufferie et des usines de Feyzin. Que fait-on pour limiter ces rejets toxiques et limiter la circulation des poids lourds sur le périph, la rocade, l’A46 etc… notre ville étouffe et les cancers se multiplient, tout le monde n’a pas une résidence secondaire à la campagne pour prendre l’air. C’est de pire en pire, alors bien sûr chacun peut faire un peu pour moins polluer mais l’industrie, les transports routiers et le gouvernement peuvent faire beaucoup plus si la volonté politique est présente.