Nombreux sont les résidants à être venus dans la grande salle de l’Ehpad associatif La Maison du tulipier, ce 8 février. Certaines des personnes présentes ont même pris le soin de se maquiller. Au programme, une pièce de théâtre, Le Mur, jouée par deux comédiens de la compagnie Transports en commun.
« Une douzaine de résidants ont suivi des ateliers autour du clown de théâtre, menés par la compagnie Transports en commun, indique Muriel Piève, coordinatrice de vie sociale à l’Ehpad. Des ateliers similaires se sont également déroulés avec des jeunes du lieu ressource Capso. Et les jeunes et les personnes âgées se sont rencontrés. Ce projet est soutenu par l’ARS et le ministère de la Culture via la Drac Auvergne/Rhône-Alpes. Il s’inscrit dans le cadre du programme régional Culture et santé. »
Malheureusement, le jour de la représentation théâtrale au Tulipier, les jeunes de Capso ne pouvaient être là, pour cause de Covid. Muriel insiste sur l’importance du plaisir ressenti par les résidants à voir venir des gens de l’extérieur et à découvrir l’univers des clowns. « C’est la première fois que j’en voyais, avouera une dame à l’issue de la représentation. À part Zavatta que je regardais à la télévision. Mais là, il y a plus de création ! »
Muriel évoque aussi l’interaction et le fait que le clown se permet de dire ce qu’habituellement on n’ose pas. « L’animation sociale ne tient pas compte des pathologies. Certains vont apprécier, d’autres vont se rappeler globalement ce qui s’est passé et être sollicités par ce qu’ils trouvent intéressant. Avant tout, nous sommes soucieux des attentes de nos résidants et de ce qu’ils ont envie de faire. Le tout est de ne pas les mettre en échec. Appartenir à un groupe peut parfois être suffisant pour les nourrir. »
Léa et Jimmy, les deux comédiens, incarnent dans Le Mur, sur un texte écrit par Philippe Delaigue, deux clowns, Nardimou et Maurice. Ces deux-là jouent les personnages de Pyrame et Thisbée, prototypes mythologiques de Roméo et Juliette. Il est question d’un passage de frontière, un mur qui sépare les deux amoureux, de l’impossibilité d’atteindre ce qu’on espère entre tout, de doute et de mort.
« La culture fait du bien à tout le monde »
Une résidante explique qu’elle apprécie ces ateliers : « Ils aident beaucoup la mémoire. Gamine, j’aimais les clowns et, quand j’ai eu des enfants, je les amenais au parc ou à la Croix-Rousse. Quant aux jeunes qui sont venus, c’est formidable de les voir vouloir s’intégrer aux personnes âgées. »
Muriel reprend : « La culture fait du bien à tout le monde. Ce projet est très important parce qu’on le partage ensemble, offrant des moments conviviaux qui vont faire réfléchir. En outre, les résidants ont besoin de s’extérioriser. La crise sanitaire les a isolés. Dans une deuxième phase, avec le poète et rappeur Justin Follenfant, ils vont écrire sur les injonctions. Puis, avec la compagnie Clinquaille et Christophe Roche, ils travailleront sur le théâtre d’objets. Ce dernier mettra ensuite en scène les textes obtenus. »
Au mois de juin, seront également exposées à l’Ehpad des photos prises au cours des ateliers.
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