Lundi soir au conseil municipal, les élus ont adopté un avis sur la mise en œuvre, par la Métropole de Lyon, d’une Zone à faibles émissions (ZFE), qui concerne une partie de Vénissieux. Une délibération qui a alimenté les débats, au-delà de l’interdiction prochaine de circulation faite aux véhicules particuliers Crit’Air 5 ou non classés dès juillet.
À Vénissieux, 1 237 propriétaires sont concernés par la mise en place, dès le 1er juillet, de la ZFE-VP5+, interdisant aux véhicules classés Crit’Air 5 ou non classés de circuler sur un périmètre qui comprend notamment les secteurs de la ville situés à l’intérieur du périphérique. Une étape, avant l’interdiction pure et simple des véhicules à moteur Diesel, souhaitée par la Métropole et espérée pour 2026.
Lundi 31 janvier, le conseil municipal de Vénissieux a eu à se prononcer sur cette mise en œuvre. Les élus ont ainsi formulé « un avis favorable sur les objectifs de la Zone de faibles émissions ZFE-VP5+ », et « un avis réservé sur les actions et les mesures d’accompagnement envisagées ainsi que sur les moyens financiers et humains à mettre en œuvre pour faire respecter cette réglementation ». Car au-delà de cette étape, il a longuement été question, entre les élus, de l’acceptabilité sociale de la ZFE.
« Les objectifs d’une meilleure qualité de l’air, nous les partageons tous bien évidemment, a ainsi développé le maire de Vénissieux, Michèle Picard. Il ne faut pas prendre ce problème à la légère. Difficultés respiratoires, cancers, problèmes cardiaques, inflammations chroniques, l’enjeu ne concerne pas que le cadre de vie ou le développement durable, il est aussi sanitaire. »
« [Mais] les politiques de développement durable ne sauraient être dissociées des dimensions sociales, économiques, des territoires auxquels elles sont destinées, poursuivait l’élue. L’interdiction de circulation des véhicules les plus polluants va forcément créer un déséquilibre, et accroître les inégalités entre les catégories sociales et géographiques. Il ne faut pas qu’elle devienne synonyme de nouvelles exclusions, de nouvelles inégalités. N’inventons pas un développement durable à géométrie variable. Pour appliquer une telle mesure, la condition sine qua non, c’est donc l’accompagnement social des habitants et particuliers, à hauteur de leurs possibilités financières. »
« Si nous voulons vraiment réussir cette transition des mobilités, il ne faut pas se contenter de dire ‘on change de véhicule et basta’, estimait Jean-Maurice Gautin, au nom du groupe des élus communistes et apparentés. Il faut tout traiter, en même temps. Il ne faut pas laisser sur le bord de la route tous ceux qui n’auront pas les moyens d’investir dans un véhicule propre. Il faut donc commencer par assurer le droit au transport en commun partout, et nous avons beaucoup à faire dans la Métropole, qui compte quatre fois moins de stations de métro que Barcelone. Sinon, nous allons créer deux sociétés différentes : celle des nantis de la mobilité et celle des laissés-pour-compte. »
« Clairement, la ZFE est une initiative qui va dans le bon sens, estimait pour le groupe France Insoumise (majorité) Hamdiatou Ndiaye. (…) Nous avons le souhait qu’au-delà du périmètre de la ZFE, tous les Vénissians soient traités avec justice et équité. Aujourd’hui, les mesures d’accompagnement ne s’appliqueront que pour ceux qui vivent dans la ZFE ; nous souhaitons que tous les propriétaires de véhicules Crit’Air 5 puissent être éligibles à ces aides pour renouveler leurs véhicules. »
L’opposition en ordre dispersé
Dans l’opposition, la délibération présentée a fait des vagues. « Ce projet (…) est inacceptable, estimait ainsi Christophe Girard, pour le groupe La République Partout Pour Tous — qui a voté contre le rapport. Inacceptable car d’une violence incroyable envers les plus pauvres. Inacceptable car il va dans le sens d’une privation de liberté de se déplacer du fait d’une dictature de bobos verts en mal de décroissance. »
« L’État n’a pas encore mis en place les mesures d’accompagnement, cependant les professionnels de Vénissieux et les habitants ont besoin de savoir, ils doivent anticiper, mais apparemment, ce n’est pas votre priorité », a lancé Lotfi Ben Khelifa au nom du groupe Gauche Progressiste, Élu(e)s socialistes et écologistes (qui a voté en faveur du rapport). « Il ne faut pas confondre vitesse et précipitation, estimait pour sa part Maurice Iacovella, pour le groupe Vénissieux Pluriel, favorable à la délibération. L’urgence est bien là, mais à vouloir aller trop vite, nous risquons un rejet du principe même de la ZFE. »
« Ce n’est évidemment pas la majorité métropolitaine qui a décidé d’une ZFE, c’est une loi, a répondu Pierre-Alain Millet, adjoint au maire en charge du développement durable. Mais ce qui est clair, c’est qu’il y a un enjeu de qualité de l’air, que nous défendons sans difficulté. »
Habitant
4 mars 2022 à 15 h 42 min
La circulation automobile est de plus e plus intense dans le centre de Vénissieux (densification des immeubles construits récemment, promesse de nouvelles constructions encore et encore (place Sublet -angle immeuble Expressions et banque, rue Paul Bert, rue Victor Hugo, rue Ferry etc…), les voitures et camions roulent à vive allure. La pollution est intense, se préoccuper de la ZFE en faisant de belle promesses c’est bien mais limiter la circulation dans le centre serait mieux! il était question de voies piétonnes, de circulation alternée, de favoriser les piétons, les cyclistes Où sont passées les promesses électorales. La métropole ne règle pas les questions du centre historique qui se dégrade de jour en jour (musée de la résistance à l’abandon, stationnement anarchique, circulation des camion (pourtant interdite..). le centre est sale et pollué. le tram T10 n’y changera rien, il faut agir, les beaux discours ne suffisent pas.