Afin d’apprendre les bonnes habitudes face aux écrans, 600 petits Vénissians ont participé à une action de prévention proposée par l’Atelier santé ville (ASV) et les infirmières scolaires, en lien avec l’Éducation nationale. À l’issue des ateliers réalisés en classe, leur comportement a changé.
Louis-Ali a 9 ans. C’est un enfant joyeux, sans problème, qui pour l’instant travaille bien en classe. Seule ombre au tableau, selon sa maman Dominique, le temps passé devant son écran. « Avec Medhi, son papa, nous avons mis en place des règles. Pas d’écran le soir ni en période d’école, pas de télé avant de partir en classe. Un peu le mardi soir, et le week-end une fois que les devoirs sont terminés ! »
Une organisation très précise, pour cette famille vénissiane, mais pas toujours respectée par le jeune garçon. « Louis-Ali négocie tout le temps. Au début, il regardait la télévision. Maintenant, il emprunte la tablette familiale et passe beaucoup de temps sur sa console de jeux. Dans sa classe de CM1, certains ont déjà des portables, jouent en réseau et regardent des films qui à notre avis ne sont pas adaptés à leur âge. »
Ce que redoutent Dominique et Mehdi ? L’addiction aux écrans pour leurs enfants. Car leur fille Marie-Doubia, n’est pas en reste. À tout juste six ans, elle manie le portable de sa maman avec dextérité. Elle trouve sans aucune difficulté des dessins animés ou des vidéos. Le confinement a fait du mal. « Nous étions tous les deux en télétravail et la télévision a été une solution de facilité. Ils y ont pris goût ! Pendant quelques semaines nous sommes passés à des règles moins strictes et ils s’y sont engouffrés. » Comme beaucoup d’autres enfants.
25 classes, 600 enfants
Télévision, ordinateur, smartphone, tablette : les écrans sont partout, pour les grands comme pour les petits. Ils sont très souvent source de conflits entre les parents et les enfants. C’est pourquoi un plan de prévention a été mis en place par l’Atelier santé ville (ASV), avec les infirmières scolaires et l’Éducation nationale. Il concerne les écoliers de 25 classes (CM1-CM2), réparties dans neuf groupes scolaires, soit environ 600 enfants. « Avec les confinements, le couvre-feu, les écrans ont pris de plus en plus de place dans le quotidien des enfants, rappelle Véronique Callut, adjointe au maire en charge de la santé. Les infirmières et l’Atelier santé ville ont fait des propositions d’actions : les professeurs s’en sont saisis. »
Concernant l’usage des écrans, « nos partenaires (enseignants, éducateurs, animateurs…) ont noté une surconsommation des écrans par les enfants, ajoute l’élue. La crise sanitaire a renforcé ce phénomène dû à un mode de vie de plus en plus sédentaire et à l’augmentation de l’isolement, du repli sur soi, du stress, de l’anxiété pour de nombreux foyers. »
Concrètement, les enfants ont répondu à un questionnaire, avant et après les interventions en classe. Et les résultats sont intéressants. Ils sont ainsi 82 % à regarder la télévision, 66 % le portable, 59 % les jeux vidéo, 36 % l’ordinateur et 34 % la tablette.
Par ailleurs, il est observé chez la plupart des enfants une surconsommation d’écrans sur des temps inappropriés de la journée : 50 % déclarent passer trois heures ou plus devant un écran lors d’une journée d’école, 79 % lors d’une journée de week-end, 87 % sont devant un écran avant d’aller se coucher (dont 50 % tout le temps), 65 % avant d’aller à l’école (dont 35 % tout le temps), 73 % ont une activité écran en mangeant (dont 27 % tout le temps).
Des résultats probants
Après l’organisation dans les classes concernées d’ateliers de prévention sur l’utilisation des écrans, les écoliers ont reconnu avoir compris les effets négatifs des écrans sur leur alimentation, leur sommeil ainsi que sur les limites d’âge liées aux écrans. Les résultats sont probants, puisque après les interventions 59,8 % ont essayé d’arrêter les écrans une heure avant de se coucher, 53,4% de moins les regarder dans la journée, 38,7 % de manger sans regarder l’écran et 36,3 % de regarder ou de jouer à des activités écrans adaptées à leur âge.
Pour cette année 2022, les actions menées par l’Atelier santé ville vont se poursuivre en mobilisant une dizaine de groupes scolaires. Des « papothèques écran » dans les écoles primaires seront aussi créées afin de sensibiliser les parents aux usages raisonnés des écrans pour les enfants.
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