À 51 ans, le nouveau patron du commissariat de Vénissieux, Manuel Archer, compte bien imposer sa marque, entre gant de fer et gant de velours. Particulièrement expérimenté dans le domaine des stupéfiants et de l’investigation, il entend mener une lutte sans merci contre la délinquance, en associant notamment les structures publiques et privées, ainsi que la population. Rencontre.
Peut-on évoquer votre parcours personnel ?
À ma sortie de l’école de police, en 1991, j’ai été affecté au service d’investigation du commissariat d’Épinay-sur-Seine, dans le 93. Une expérience très instructive, qui m’a mis tout de suite dans le bain des violences urbaines des cités et de la misère humaine. À 21 ans, j’ai ainsi été confronté aux dures réalités de la vie. Ceci dit, je suis né à la Croix-Rousse, j’ai toujours habité le 8e arrondissement de Lyon, et j’ai pratiqué le basket à Vénissieux pendant mon adolescence. Je connais bien les secteurs difficiles…
C’est en 1994 que je suis parti pour le Service départemental de police judiciaire des Hauts-de-Seine au sein d’un groupe stups, à Gennevilliers, avec des secteurs bien compliqués. J’ai ensuite été affecté en 1998 à Givors dans un groupe de voie publique, toujours au service investigation, avant de prendre la tête du groupe de voie publique en tenue.
Puis de 2004 à 2006, j’ai assuré la formation des officiers de police judiciaire (OPJ) en région lyonnaise. Je suis devenu ensuite chef de l’investigation à Oullins, en tant que capitaine, et j’ai pris mon galon de commandant au commissariat du 9e en 2006. En 2017, je suis entré à l’École nationale supérieure de la police de Saint-Cyr-au-Mont-d’or pour en sortir commissaire deux ans plus tard. Et après notamment un passage au commissariat des 3e et 6e arrondissements en tant que commissaire adjoint, j’ai demandé ma mutation au commissariat de Vénissieux pour le diriger.
Pourquoi Vénissieux ?
En tant que chef de service, c’était un nouveau challenge, avec d’autres problématiques à traiter. Celles des stups, mais aussi celle des violences conjugales. Sur ce point, nous mettons un accent particulier sur l’accueil et la prise en charge des victimes, avec la présence dans nos locaux d’une psychologue et d’une assistante sociale. Nous sommes par ailleurs très vigilants quant au suivi judiciaire de ces affaires. Dans un autre registre, sur les 160 policiers du commissariat, nous possédons un service de voie publique qui travaille essentiellement sur le Quartier de reconquête républicaine, en matière de stups, de vols de véhicules ou dans les véhicules, de rodéos, etc., pour répondre aux problématiques de délinquance.
Comment pouvez-vous combattre les rodéos ?
Comme vous le savez, nous ne pouvons pas poursuivre physiquement les auteurs de ces infractions, et ce pour ne pas mettre en danger ni le pilote, ni la population. Mais hier (Ndlr, lundi 22 novembre), les collègues ont pu interpeller, sans mettre personne en danger, un scooter volé qui roulait sur des pelouses. Et quoi qu’il en soit, nous mettons tout en œuvre pour faire cesser l’infraction et identifier son auteur, grâce aux outils d’aide à l’enquête que sont par exemple la vidéo-verbalisation ou les témoignages. J’attache aussi une grande importance aux partenariats avec les bailleurs sociaux, la police municipale et les mairies des trois communes (ndlr, Vénissieux, Saint-Fons et Feyzin). L’idée, c’est de coproduire la sécurité, et de rester pragmatique et concret.
Avez-vous des objectifs chiffrés ?
Il n’y a pas d’objectif chiffré. Je poursuivrai le travail de mon prédécesseur, la lutte contre les stups notamment, en œuvrant de manière visible et sur le long terme. Il faut améliorer le quotidien des citoyens et répondre aux victimes. Pour résoudre des problèmes sur des points de deal, nous devons travailler avec les différents partenaires, afin de trouver une réponse globale, notamment au niveau social. L’activité stups est très lucrative…
Vénissieux est-elle attractive pour les hommes du rang ?
Les problématiques sont très différentes de celles que l’on rencontre dans le centre-ville de Lyon, par exemple. C’est une délinquance de cité, de violences urbaines, de stups, avec un aspect diversité qui fait que l’on aime travailler dans ces secteurs.
Votre prédécesseur, le commissaire Breton, avait assuré en 2029 vouloir « mettre un coup de pied dans la fourmilière ». A-t-il eu lieu, et avec quelles conséquences sur le terrain ?
Il a eu lieu. Nous procédons quotidiennement à des interpellations en matière de stups, sur les trois communes. Les fonctionnaires s’investissent réellement face à des réseaux très bien organisés et structurés, avec par exemple des dealers de rue qui sont très vite remplacés. Mais notre travail de sécurité publique, c’est d’être présent sur le terrain, d’interpeller, de mettre à la disposition de la justice. Et le nombre d’interpellations fait que nous pouvons présenter des éléments intéressants aux services d’investigation et d’enquête, qui leur permettent de travailler sur le long terme, sur les réseaux d’approvisionnement notamment. Notre réponse doit être visible dans les halls d’immeuble, dans la rue, et ensuite nous transmettons nos informations aux services d’enquête.
Avez-vous d’autres projets ?
Ma manière de travailler consiste à développer des partenariats, comme nous l’avons vu, pour trouver les bonnes solutions. Aux partenaires cités plus haut, on peut ajouter l’Éducation nationale ou les transports en commun. Je souhaite rapprocher la police de la population. Il y a l’aspect anti-délinquance, mais l’idée, c’est aussi de mieux faire connaître la police aux jeunes et de créer du lien avec tous. C’était le sens de l’opération « Prox-raid » que nous avons mise en place fin octobre, où des jeunes ont pu s’essayer aux techniques des forces de l’ordre et échanger avec elles. De telles opérations sont amenées à se reproduire. Il faut donner une seconde chance à ceux qui ne sont pas encore totalement ancrés dans la délinquance.
enrico rea
29 novembre 2021 à 21 h 35 min
5 appel pour que la Police se déplace pou un accident heureusement sans blesses mais assez conséquent pour sa gravité sur le trottoir rondpoint Salvador Allende Chemin du Charbonnier . Bienvenue Monsieur le Commissaire et bon travail.