L’expression en public n’est pas aisée. Durant les vacances de Toussaint, deux stages ont été menés, à l’Espace Pandora et à la salle Érik-Satie, pour aider des jeunes à maîtriser l’éloquence.
Fruit d’un partenariat entre le pôle économique de la Ville, les centres sociaux des Minguettes, la Sauvegarde 69 et l’Espace Pandora, l’atelier a pour but d’aider une dizaine de jeunes à s’exprimer en public pour mieux passer le cap des entretiens d’embauche. Et, ce 4 novembre, il se révèle un peu particulier. L’intervenant de l’Espace Pandora, Christophe La Posta, est en effet secondé par une poète, Sylvie Fabre G., marraine du festival Parole ambulante, qui a accepté de co-animer la séance.
« Vous êtes là, lance-t-elle aux jeunes, pour trouver une façon d’avancer, apprendre à mieux parler, mieux vous présenter. Mais vous, vous êtes venus chercher quoi ? » La question est directe et une jeune femme y répond volontiers : « Cela va nous permettre une certaine élocution devant notre futur employeur. » Sylvie Fabre G. explique alors que la lecture aide à mieux parler et donne des éléments de langage. « Même, dit-elle, un journal, un magazine, une histoire brève ou un petit poème. Tous peuvent vous aider à acquérir un nouveau vocabulaire. »
Après l’écriture d’un texte court et sa lecture, ils écoutent les encouragements de celle qui fut aussi prof de français. « Les mots disent le visible et le matériel, l’immatériel et l’invisible. »
La voix et le corps
À la salle Érik-Satie, ils sont une quinzaine de jeunes, en provenances de tous les EPJ (équipements polyvalents jeunes), à venir suivre le stage « Class’En Stand Up ! », proposé par l’association La Perche. Il s’est déroulé du 2 au 5 novembre.
En amont, le 21 octobre, les EPJ ont pu assister à un plateau d’artistes (Riyad, Wassim, Mouataz…) suivi d’un échange avec eux. Riyad anime justement le stage proposé par La Perche, en compagnie d’Ariane. « Ils sont complémentaires, se réjouit Hamid Ferkioui, président de La Perche : Riyad est issu du stand up et Ariane du théâtre. L’une maîtrise l’écriture et l’autre l’improvisation. »
Hamid est conscient que tous ces jeunes ne vont pas ensuite se diriger vers le stand up. « L’objectif est l’éloquence : apprendre à s’exprimer, à maîtriser sa voix, ce qui leur servira dans la vie de tous les jours. » Il ajoute : « L’éloquence, c’est atteindre un équilibre parfait entre l’émotion et l’argumentation. »
Les jeunes semblent ravis de se prêter au jeu : trouver une excuse bidon à un retard, dire le contenu d’une lettre tandis que celui ou celle qui la lit doit se comporter d’une manière adéquate. Car l’expression du corps est ici tout aussi importante que les paroles.
« Ils sont attentifs et sérieux, reprend Hamid, et apprécient le côté ludique du stage. Nous espérons pouvoir en organiser à chaque période de vacances. »
Sara
4 mars 2022 à 16 h 14 min
bravo pour cette belle initiative , bien utile à l’heure actuelle ou l’insertion des jeunes se retrouve fragilisée par le covid avec une recrudescence de discrimination à l’embauche et des recruteurs plus exigeants aujourd’hui , c’est à saluer et pourquoi pas à transposer sur d’autres territoires en France