Les accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) étaient de nouveau en grève mardi, et ce, pour la quatrième fois de l’année. Ils dénoncent leur situation de précarité et les difficultés rencontrées face à cette rentrée.
Ce mardi 19 octobre, les accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) ont répondu à l’appel à la grève nationale, lancée par plusieurs syndicats, afin de lutter contre la précarité qu’ils subissent au sein de leur profession.
Au collège Paul-Eluard, le mouvement a été suivi par tous les AESH, mais aussi les assistants d’éducations et la vie scolaire. Claire Fraisse est AESH, elle a débuté sa carrière dans l’établissement en 2009. Depuis 12 ans, elle a vu la situation se dégrader. « Nous avons beaucoup perdu. Avant nous nous occupions de 11 enfants, maintenant, on est passés à 14 et avec les mêmes moyens. Nous avons besoin de plus d’accompagnants, nous pouvons difficilement créer des relations de confiance avec les élèves dans ces conditions alors que c’est essentiel à notre métier. »
Claire et ses collègues, s’inquiètent aussi de la précarisation du métier. « Nous ne bénéficions pas de la prime REP+. Les enseignants l’ont, tout comme d’autres membres de l’établissement dont l’administration. »
Des revendications « légitimes » pour Mathilde Brottet, la principale du collège Paul-Eluard. « On fait des économies sur le dos des enfants alors qu’on devrait être à l’écoute de leurs besoins réels et de leur éducation. »
Surpopulation dans le collège
Certains professeurs étaient aussi présents devant l’établissement, non pas en tant que grévistes, mais pour soutenir leurs collègues. Tout comme certains parents d’élèves, comme Olfa Majdouba, maman d’un enfant en quatrième dans l’établissement.
Pour elle, le problème ne concerne pas seulement les AESH, mais tout le collège. « Il y a un manque de moyens, Il n’y a pas assez de personnel et surtout beaucoup trop d’élèves. Ça a un impact sur le travail de nos enfants. »
En effet, les effectifs du collège Paul-Éluard ont fortement augmenté ces dernières années. Jusqu’en 2015, l’établissement accueillait entre 400 et 600 élèves. Aujourd’hui, ils sont presque 800.
Une situation qui s’explique aussi par la hausse du nombre d’habitants observée ces dernières années à Vénissieux. Pour la principale, il est hors de question de refuser des élèves. « Nous avons un enseignement de qualité avec des professeurs très investis. On accueille tous les élèves, à partir du moment qu’ils dépendent de notre secteur. On les met où ces enfants s’ils ne sont pas ici ? Nous sommes un service public, et je considère que c’est indispensable, il en va de notre éthique. »
Elle espère tout de même une baisse du taux d’inscription avec l’arrivée du nouveau collège, d’ici 2025 à Vénissieux.
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