Depuis le début du mois de mai, l’étau se desserre autour des Français, dont les libertés avaient été strictement encadrées par le gouvernement afin de lutter contre l’épidémie de Covid-19. Dès le 19 mai, deuxième « étape » de la stratégie nationale de déconfinement, ce sera encore plus vrai. Décryptage à Vénissieux où, comme partout ailleurs, les habitants espèrent se rapprocher au maximum de « la vie d’avant ».
Enfin ! À Vénissieux comme sur l’ensemble du territoire, dès le 19 mai, il sera de nouveau possible en France de se rendre dans n’importe quel commerce, qu’il soit ou non considéré comme essentiel. Seront de nouveau ouvertes les portes des musées. Des cinémas. Des théâtres. L’on pourra envisager de pratiquer des activités sportives de plein air ou dans des lieux couverts. De s’installer sur une terrasse, pour boire un verre ou pour manger. Autant d’activités « classiques », qui ne font plus partie de notre quotidien depuis de longues semaines, dans le cadre de la stratégie de lutte nationale contre l’épidémie de Covid-19.
Bien sûr, le coronavirus n’a pas disparu de la circulation, loin de là. De nombreux professionnels de santé appellent à la prudence. Selon les derniers chiffres, il a fait en France plus de 107 000 morts. Mais les statistiques s’améliorent, au fur et à mesure des vaccinations. Scruté de près depuis plus d’un an maintenant, le taux d’incidence moyen s’est ainsi stabilisé sous la barre des 200, alors que l’exécutif conserve un seuil d’alerte à 400.
Localement, le dernier confinement, décidé par le gouvernement à la fin du mois de mars, aura laissé des traces et accentué les difficultés des commerces, notamment dans le centre-ville. Si les restaurants peuvent désormais accueillir des clients en terrasse — ils étaient fermés depuis le début du mois de novembre (!) —, l’heure est au soulagement plus qu’à l’allégresse. « Tout a baissé par rapport à l’année précédente, témoigne Ahmet Tumer, gérant du Florya Istanbul. La fréquentation du restaurant comme le chiffre d’affaires. Nous ne pouvions proposer que des plats à emporter, et avec les salles fermées, tout est plus compliqué. Nous nous sommes adaptés, avons mis en place du chômage partiel, travaillé à mi-temps… Mais dans ces conditions, on ne peut pas faire de miracle. La réouverture des terrasses est une excellente nouvelle, mais nous attendons celle des salles en intérieur pour nous réjouir. Ce n’est pas encore gagné mais ça avance. »
« Un renouveau » espéré
Non loin du kebab, une commerçante — qui a préféré garder l’anonymat — admet « attendre beaucoup des prochains jours ». Fermée parce que considérée comme non essentielle, elle espère « un effet rattrapage » dans les semaines à venir. « J’ai fait beaucoup de sacrifices, raconte-t-elle. J’ai réduit mes charges, j’ai utilisé mon épargne, j’ai sollicité toutes les aides financières possibles… Mais sans chiffre d’affaires, il ne faut pas être un génie pour comprendre que la vie d’une indépendante est difficile. Je veux rester optimiste : ma clientèle est du genre fidèle et elle va revenir, voire consommer un peu plus que d’habitude, pas pour me faire plaisir mais parce que la fin des restrictions va créer un appel d’air, une envie de retrouver une vie normale, ce qui passe aussi par la consommation. »
Du côté des particuliers, si ce 19 mai marque « un renouveau, une vraie étape » selon Martine, qui habite dans le centre de Vénissieux, on apprécie surtout de pouvoir de nouveau « se projeter » — en particulier lorsque l’on sait que le Premier ministre a annoncé que la France était « en train de sortir » de la crise sanitaire. « Rien que le couvre-feu décalé à 21 heures, on retrouve un sentiment de liberté, abonde Samia, venue faire son marché place Léon-Sublet. La prochaine étape, ce sera de pouvoir réserver des vacances ou des séjours en colonie pour les enfants. Bref, tout ce qui peut nous rapprocher de la vie d’avant est bon à prendre. »
« Moi j’attends aussi de ne plus avoir à porter le masque chirurgical en extérieur, assure Aziz — qui le porte sous le menton, du reste. Apparemment, ce serait pour cet été. Avec l’accélération de la vaccination, je me dis que c’est envisageable. » Tomberait alors l’une des obligations les plus symboliques d’une époque que l’on espère déjà derrière nous en ce cinquième mois de 2021. Mois dont le proverbe pourrait être « En mai, fait (un peu plus) ce qu’il te plaît ».
Un déconfinement prématuré ? Les médecins entre crainte et confiance
Pour Pascal Dureau médecin généraliste à Vénissieux, la levée des restrictions est « prématurée ». « Certes, on voit bien que les gens n’en peuvent plus, mais nous prenons le risque de faire face à une reprise de l’épidémie cet été », estime-t-il.
Ce qui pourrait être évité en vaccinant encore davantage. « Il faut que cette campagne soit plus importante. Surtout, il faut arrêter de dénigrer le vaccin Astrazeneca. Les médias lui ont fait du tort. Les gens se sont affolés. »
Et le médecin de rappeler que les hôpitaux restent sous pression : « Nous sommes à un plateau haut de contamination. Les réanimations comptent encore plus de 4 200 patients, ce qui reste un niveau très élevé. La probabilité d’éviter une nouvelle saturation de l’hôpital reste faible. Or nous le savons, si l’hôpital sature, le pays devra se mettre une nouvelle fois en sommeil. » Pascal Dureau s’interroge également sur le seuil de déconfinement, avec une incidence retenue de 400 pour 100 000 habitants… « alors que dans le passé l’exécutif avait fixé ce même seuil à 50 ».
Cependant, les chiffres de ces derniers jours permettent une certaine confiance, considèrent certains épidémiologistes : le taux d’incidence est ainsi deux fois plus faible qu’il y a une dizaine de jours. Le taux de positivité baisse aussi. Le taux de reproduction viral du virus est repassé en dessous de 1 (il est à 0,76). Quant à la vaccination, elle est désormais ouverte aux plus de 50 ans et à tous les plus de 18 ans quand des doses sont disponibles. Autant de signaux positifs, qui ne doivent pas empêcher de rester prudents dans l’immédiat.
M.F.
Habitant
19 mai 2021 à 5 h 11 min
A Vénissieux on a remarqué que rien n’a été respecté : ni le couvre feu, ni le port du masque, ni la limitation des rencontres etc…. le Rhône reste élevé en taux d’incidence… alors le 19 ne changera pas grand chose! au marché le masque n’est pas obligatoire (le commerçants ne respectent pas sauf quand la PM tourne)
Le seul avantage du confinement était de pouvoir marcher sur les trottoirs, les terrasses illicites vont à nouveau bloquer le passage!!!
Pour ceux qui ont respecté cette journée du 19 mai représente le début de la liberté bien méritée, nous avons tenu le coup, la vie sociale va reprendre, le pt’i café en terrasse va être un pur bonheur. Bonne journée à toutes et tous.