Depuis la crise sanitaire, les Français sont nombreux à vouloir venir en aide aux plus démunis. D’après les associations vénissianes, les dons financiers n’ont pourtant pas augmenté. À l’inverse des dons d’objets, de vêtements ou de nourriture, qui ont été bien plus importants.
« Nous n’avons pas eu plus de dons financiers que les autres années, c’est plutôt stable », indique l’antenne vénissiane du Secours populaire. Depuis le début de la crise sanitaire et l’augmentation du nombre de personnes en situation de précarité, l’association a multiplié les appels avec des campagnes de publicité ou la mise en place des dons en ligne. Mais pour le trésorier, Thierry Deruy, « les donateurs sont majoritairement les mêmes d’une année à l’autre, il doit y avoir seulement 10 % de nouveaux chaque année».
Le Secours populaire n’a pas pu exercer pleinement son activité depuis presque un an. La boutique a alterné les ouvertures et les fermetures au gré des annonces gouvernementales et seules les aides alimentaires sont maintenues. Ce qui prive l’association de recettes importantes.
« Pendant le premier confinement, plusieurs associations nous ont apporté des denrées alimentaires qu’elles avaient en stock et qu’elles ne pouvaient pas distribuer à cause des restrictions sanitaires », explique Josie Ingargiola, la présidente. Avec les aides de la Métropole, de la Mairie, de l’Europe et son approvisionnement auprès des banques alimentaires, l’association a pu répondre aux besoins grandissants des personnes en situation de précarité.
Un élan de générosité lié au confinement
Contrairement aux dons financiers, les dons en nature ont, quant à eux, explosé. « Nous avons reçu énormément de dons matériels, des meubles, des vêtements, des appareils électroménagers, on a même été obligé d’en refuser puisque nous n’avons plus la place pour tout stocker », affirme la bénévole. Pour le Secours populaire, cet élan de générosité s’explique, en partie, par le confinement. « Les gens ont fait beaucoup de tri chez eux, ils se sont débarrassés d’objets qu’ils nous ont fait parvenir », estime Bernard Imbert, lui aussi bénévole.
Ce constat est partagé par l’association vénissiane Aider son prochain (ASP), qui fait face à « un surcroît d’activité par rapport aux années précédentes », selon Sonia Lassoued, coprésidente. D’une part, parce que les personnes précaires sont de plus en plus nombreuses, mais aussi parce que « les dons n’ont cessé d’affluer ces derniers mois ». Tout comme le Secours populaire, Aider son prochain a été dans l’obligation de réguler les dons de vêtements et de jouets, face à l’afflux des donateurs.
L’association a également découvert une nouvelle forme de générosité depuis la crise sanitaire, le don de savoir-faire. « Nous sommes une petite association, nous sommes très proches des gens, il y a une réelle possibilité d’implication, explique Sonia, et on a vu de nombreuses personnes venir donner un coup de main ponctuel. » Il y a peu de temps, trois médecins ont contacté ASP. « Deux ostéopathes lyonnaises et un énergéticien parisien sont venus bénévolement à l’association, un samedi, pour effectuer la technique du soin à quatre mains (un massage effectué sur tout le corps par deux personnes simultanément, ndlr) sur des enfants malades, souligne la co-présidente. Ce genre d’initiative est de plus en plus fréquent. »
Les entreprises mettent aussi la main à la pâte
Les entreprises n’ont pas hésité, elles aussi, à montrer leur soutien envers les associations. ASP bénéficie maintenant de tout un « réseau d’entreprises partenaires qui fournissent des dons à la fois financiers et qui peuvent financer des cadeaux ou des sorties, mais aussi des dons matériels comme des meubles ou du matériel Hi-Fi ».
Au Centre associatif Boris-Vian, on a également remarqué cet élan de générosité de la part des entreprises. « Nous avons fait une collecte pour des dons de matériels informatiques qui a très bien marché », se félicite Corine Romeu, la directrice. Des ordinateurs, tablettes ou smartphones, ensuite donnés à des associations vénissianes pour leur venir en aide. « Il y a une obligation pour les entreprises de ne pas jeter leur production, rappelle Corine Romeu. Il faut qu’on travaille ensemble, qu’on transfère nos moyens, j’espère que ça peut faire émerger de nouveaux projets citoyens. »
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