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Tournage : les grands seigneurs

Artistiquement soutenu par sa famille (la Sakref Family), le réalisateur et acteur vénissian Akim Sakref est en train d’achever « Les Terres mortes », film médiéval tourné dans la région et qui combine savoir-faire, compétence et envie de prendre du plaisir.

Artistiquement soutenu par sa famille (la Sakref Family), le réalisateur et acteur vénissian Akim Sakref est en train d’achever « Les Terres mortes », film médiéval tourné dans la région et qui combine savoir-faire, compétence et envie de prendre du plaisir.

Connaissez-vous l’histoire de ces deux Anglaises qui, un beau jour de 1901, firent une rencontre incroyable ? Se promenant au Trianon, dans les jardins de Versailles, elles crurent, le temps d’un instant, l’espace d’un rêve, croiser la reine Marie-Antoinette et sa cour. Les quelques visiteurs qui, ce samedi 13 mars, se baladaient dans les ruines du château de Saint-Quentin-Fallavier (Isère), durent sans doute se pincer pour se persuader qu’ils n’avaient pas, eux aussi, fait un grand saut dans le temps. Dans cette bâtisse du XIIIe siècle, après avoir traversé une cour et gravi des escaliers, ils se retrouvaient dans une grande pièce garnie d’une cheminée où flambait un feu conséquent. Là, un seigneur en habit médiéval s’entretenait avec une prêtresse.

Bien entendu, il s’agissait du tournage d’un film, Les Terres mortes, auquel participaient plusieurs Vénissians, à commencer par la Sakref Family réunie autour d’Akim. À différents, postes, se tenaient ses neveux : Rémy Heurtefeu à la production, au jeu et à la chorégraphie des combats, Idrissa Ba au son et à la musique, Yohan Sakref à la caméra et à la direction technique. Face à Akim, qui tenait le rôle du roi Sirius VI « l’Usurpateur », Catherine Funel était la prêtresse tandis qu’Adama attendait le moment de jouer son personnage de chevalier.

« Nous tournons les rechutes, expliquait Akim Sakref, des séquences qui nous manquaient. Nous avons démarré le tournage en octobre dernier et avons travaillé tous les week-ends. Nous avons pu utiliser des sites médiévaux tels que Pérouges, les châteaux de Montréal en Ardèche, de Montcornelles dans l’Ain ou de Bressieux et Saint-Quentin-Fallavier en Isère. L’histoire se situe dans un monde imaginaire, inspiré de l’univers médiéval. C’est de l’heroic fantasy mais sans les monstres. On reste dans une forme classique, sans effets spéciaux. Nous avons parfois eu plus de 300 figurants et une dizaine de personnes hors-champ. Ces « petites mains » sont les plus importantes, qui assurent la régie mais aussi la cantine. »

Au départ, Rémy propose à son oncle de se filmer pendant qu’ils mimaient une bagarre. De la petite vidéo à l’épisode d’une web série puis à un véritable film, l’idée fait son chemin et une maquette d’une quarantaine de minutes, « en improvisation totale », voit le jour sur YouTube.

La démocratisation du matériel

« À la fin, commente Rémy, vu le plaisir qu’on avait pris, on s’est demandé pourquoi on ne se lancerait pas dans un projet plus sérieux, plus cadré, de qualité, un vrai film qui soit diffusable ? » D’autant, surenchérit Akim, qu’on peut aujourd’hui compter sur « la démocratisation du matériel ». Il énumère : « Des lights en leds à la place des HMI, de petites caméras très maniables… C’est fini le temps de l’artillerie lourde à déplacer. Ce qui n’empêche pas beaucoup de travail et d’énergie. »

Outre les moyens techniques, on remarque également la beauté des costumes. « Pour les figurants, nous nous sommes appuyés sur des associations. Nous avons pas mal de scènes avec de la foule : un camp militaire, une exécution publique, une bataille, etc. Il a fallu construire un trône, une fausse table qui se casse facilement lors d’un combat. Les costumes ont été fabriqués, loués en boutique, comme Mandragore, ou prêtés par des associations comme Excalibur ou Les Mercenaires du désert. »

Cette « super aventure humaine », ainsi que l’affirme Catherine et ce que confirment tous les autres, a dû faire front à l’épidémie qui a créé pas mal d’annulations ou de problèmes spécifiques. Mais la bonne humeur est toujours restée de rigueur. « C’est très jouissif, note encore Akim. On s’amuse, même lorsque l’on doit tourner des séquences dramatiques. On reste dans l’aventure, la rigolade et l’action. C’est ça, le vrai défi. »

Une fois le montage achevé, il sera temps de démarcher chaînes de télé, distributeurs et plateformes, afin que Les Terres mortes soient accessibles à un large public. Espérons le plus tôt possible.

La maquette des Terres mortes est visible sur YouTube.

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