Pour Pauline Raynaud, psychologue à Lyon, l’allongement du congé paternité présente plusieurs intérêts. Pour le couple, la maman et l’enfant.
Pour le couple d’abord, « la présence du père permet de partager les charges dès le retour à la maison, notamment quand la maman a accouché par césarienne ». C’est d’autant plus important que « les mères, lorsqu’elles sont isolées, peuvent déclencher très rapidement, dès la première semaine qui suit l’accouchement, une dépression post-partum », explique-t-elle. Enfin, la présence du père s’avère précieuse pour l’enfant : « C’est dès les premiers mois de la vie que se joue l’attachement. Il faut du temps, de la disponibilité et de la proximité physique et émotionnelle pour construire une relation harmonieuse avec son enfant et accompagner au mieux son développement. Grâce à cet attachement la sécurisation du bébé est totale ».
La présence des deux parents est ainsi bénéfique, puisqu’elle permet aussi à chacun de s’investir auprès de l’enfant. « Elle permet également de prendre conscience de la parentalité qui, précisons-le, ne se fait pas au même moment pour la mère et le père. »
« Aujourd’hui le projet de parentalité me semble davantage réfléchi, mûri, c’est un vrai projet de couples, analyse Pauline Raynaud. Pour la construction du socle familial, les premiers mois de la vie peuvent être comparés aux fondations d’une maison : plus elles sont solides, meilleures sera l’évolution de l’enfant. Les bébés que l’on accueille sont les adultes de demain. La manière de s’en occuper fera la société du futur. »
L’allongement du congé de paternité de 14 à 28 jours va donc, selon elle, dans le bon sens. « C’est bien, mais il faudrait même davantage, assure-t-elle. Penser l’accueil d’un enfant, c’est répondre à cette indispensable question : comment voulons nous être parents ? »
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