Le groupe hospitalier Les Portes du Sud accueille un nombre important de patients atteints par le Covid-19. Au point de prévoir, dans les prochaines semaines, d’ouvrir de nouveaux lits dédiés à cette épidémie qui a fait, rappelons-le, plus de 42 000 morts en France. Cédric Ploton, directeur, fait le point.
Quelle est la situation aujourd’hui dans votre établissement ?
Pour ne rien vous cacher, je suis très inquiet. Sur les 75 lits de médecine générale, 38 sont d’ores et déjà occupés par des patients COVID. Nous avons été obligés d’ouvrir sept lits supplémentaires en début de semaine pour répondre à une demande en forte augmentation. Et nous n’avons pas encore passé le pic de cette seconde vague très violente dans notre région, nous allons donc probablement être encore obligés d’augmenter notre capacité d’accueil de patients Covid dans les semaines à venir. Tout en continuant d’accueillir dans nos lits de médecine générale des malades non-Covid. À ce jour, nous avons dépassé le nombre de patients comptabilisés lors du pic de la première vague. C’est un fait, notre région est particulièrement touchée.
Comment fonctionnent les autres services ?
Depuis le 22 octobre, la chirurgie ne fonctionne plus comme d’habitude. Y sont traités uniquement, bien évidemment, les urgences vitales et l’oncologie. La situation est identique pour notre service ambulatoire : seuls les patients atteints de maladies chroniques nécessitant des traitements y sont accueillis. Toutes les autres activités ont été repoussées. Le service d’urgence fonctionne pour sa part tout à fait normalement. Nous ne constatons pas de diminution d’activité contrairement au premier confinement : les gens travaillent, les établissements scolaires fonctionnent, la circulation est plus importante…
Et la maternité ?
Elle fonctionne tout à fait normalement. Les visites sont très strictes : seul le papa peut être présent pendant l’hospitalisation de la maman et du bébé. Par ailleurs au sein de l’hôpital, les visites sont de nouveau totalement interdites.
Les médecins poursuivent- ils leurs consultations ?
Bien évidemment. Certains privilégient la téléconsultation.
Les établissements publics/privé travaillent toujours en bonne intelligence au sein de la Métropole ?
Oui, et c’est très important de le rappeler. Dès le début de l’épidémie, lors de la première vague, les Hospices civils ont pris les choses en main en amont et nous avons travaillé ensemble sans nous poser de questions. Une véritable coopération s’est installée. Les HCL ont divisé Lyon et sa Métropole en quatre « hubs » : nous faisons partie du « Hub centre » avec Edouard-Herriot, Saint-Luc-Saint Joseph, Desgenettes, l’Hôpital de Bourgoin-Jallieu (dans l’Isère), les cliniques Mermoz, Natecia, Le Parc, ainsi que le Centre Léon-Bérard. Tous les lundis nous avons une réunion de notre hub et nous nous adaptons. C’est lors de ces réunions que se décide, par exemple, l’ouverture de lits supplémentaires. Si l’un de nos patients nécessite une prise en charge en réanimation, il est transféré dans un hôpital du Hub. Par ailleurs, au sein même des Portes du sud, je fais un point info Covid chaque semaine.
Et vos équipes, comment vont-elles ?
Elles sont remarquables. D’autant que lors de cette seconde vague, nous avons plus de cas de Covid chez nos personnels soignants. Je les remercie pour tout ce qu’ils font. En cas de besoin, je peux compter sur tout le monde, du médecin aux agents de service, en passant par le personnel administratif. Tout le monde est sur le pont.
L’indispensable continuité de soins
« Les autres problèmes de santé ne s’arrêtent pas avec le Coronavirus », a rappelé récemment le Ministre des solidarité et de la santé Olivier Véran. Cette deuxième vague touche en effet durement les Français, mais il est capital que ceux qui en ont besoin continuent de consulter leur médecin.
Les cabinets des médecins traitants, des spécialistes, des kinésithérapeutes, des dentistes restent ainsi ouverts, dans des conditions sanitaires très strictes qui permettent la prise en charge des patients. La vaccination, le suivi du nourrisson et de l’enfant ou celui des pathologies chroniques doivent donc être maintenues. Il est également possible d’avoir recours à la télémédecine massivement utilisée lors de la première vague.
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