Pour ralentir la diffusion du Covid-19, les lycées doivent une nouvelle fois s’adapter. Le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, souhaite ainsi faciliter des réaménagements qui peuvent aller jusqu’à l’accueil des lycéens par demi-groupes. Les établissements, pour leur part, doivent peser le pour et le contre, d’un point de vue sanitaire comme pédagogique, avec le bac en ligne de mire et surtout la réussite de leurs élèves.
Jean-Michel Blanquer, qui jusqu’ici ne cachait pas ses réticences, a laissé entendre, vendredi 6 novembre, que les rectorats étudieraient « avec bienveillance les propositions d’aménagement des établissements« . Il faut dire qu’entre-temps, des lycéens ont conduit des blocus, tandis que les syndicats enseignants ont déposé un préavis de grève pour le 10 novembre, afin d’exiger une meilleure protection contre le virus.
Dans les lycées vénissians (Jacques-Brel, Sembat-Seguin et Hélène-Boucher), toutes les équipes s’affairent ce 9 novembre. Chefs d’établissements, équipes de direction, enseignants et membres du personnel sont à pied d’œuvre. Damien Coursodon, le proviseur du lycée polyvalent Jacques-Brel, précise ainsi dans un message aux parents d’élèves que des aménagements ont été apportés en « transférant des cours du 2e étage au rez-de-chaussée afin de limiter le brasage dans les couloirs », alors que « plusieurs classes de la section professionnelle se verront attribuer une classe fixe ».
Il a par ailleurs demandé et obtenu auprès du conseil d’administration la co-construction d’une réponse hybride, en présentiel et distanciel, avec les équipes. L’organisation pédagogique retenue devrait être communiquée aux familles le 13 novembre, pour une mise en œuvre dès le lundi 16 novembre. « Il ne s’agira pas de faire du mi-temps pédagogique pour les élèves mais bien de construire de manière différenciée une réponse favorisant la réussite des élèves et garantissant le respect du protocole sanitaire. »
Au lycée professionnel Hélène-Boucher, c’est le même scénario. « Pour le moment nous sommes en train de travailler, précise Kamal Youssefi, le proviseur. Ce soir, mon conseil pédagogique va se réunir. Puis nous devrons faire remonter nos décisions au rectorat. »
Idem à la cité scolaire Sembat-Seguin, où tout le monde est sur le pont. Car pour les proviseurs, l’enjeu reste de trouver un équilibre entre risque sanitaire et risque pédagogique, en évitant que des élèves ne décrochent ou que certains ne se retrouvent lésés par rapport à d’autres, qui auraient suivi tous leurs cours en présentiel.
Les élèves, eux, sont inquiets. Certains redoutent les cours à distance. Comme Sarah et Adam, qui ont souffert du confinement et qui aujourd’hui en terminale à Jacques-Brel, ne souhaitent qu’une chose, venir en classe. « Ce n’est pas facile de travailler de chez soi , la présence du professeur est indispensable, on peut l’interroger, lui poser des questions. A la maison il y a du bruit, on est davantage tenté de faire autre chose. On a déjà une année de première en dents de scie, comment pouvons-nous envisager un avenir dans le supérieur ? Et surtout, aurons-nous le niveau ? Nous vivons une situation stressante et très angoissante. »
Vers un bac réaménagé
Jean-Michel Blanquer a annoncé vendredi 5 novembre qu’il adaptait le bac à la situation sanitaire :
Les épreuves communes annulées. Elles devaient commencer en janvier pour les élèves de première et terminale seront remplacées par du contrôle continu.
Les épreuves terminales sur les enseignements de spécialité maintenues. Elles se dérouleront en mars, avec un plus large choix de sujets pour tenir compte du fait que tous les élèves n’auront pas progressé de la même manière dans les programmes.
Vénissian
10 novembre 2020 à 7 h 52 min
Nationalement les lycéens ont demandé une organisation différente respectant les mesures sanitaires, un mouvement de grève a poussé le gouvernement à trouver des solutions pour protéger les jeunes et donc les familles. Aujourd’hui se sont les collégiens et leurs professeurs qui se mettent en grève sanitaires et protestent pour faire respecter les mesures de distanciation et de protection de tous. Le ministre va devoir revoir sa copie et vite. L’épidémie ne cesse de progresser, le confinement light n’est pas respecté en ville et les jeunes prennent des risques dans les établissements scolaires et peuvent contaminer leurs proches!
Pour faire reculer l’épidémie un peu plus de cohérence semble nécessaire, les jeunes ont raison de manifester leur colère.