Près d’une quarantaine d’enseignants et de membres du personnel, syndiqués (Sud éducation, Snes, Snalc) ou non, manifestaient aux portes du collège Paul-Éluard en ce début d’après-midi. La cause de leur mécontentement : le manque de moyens et les conditions de travail en cette période de coronavirus.
Cet après-midi, une manifestation a rassemblé une quarantaine d’enseignants et membres du personnel du collège Paul-Éluard de Vénissieux. Ils réclamaient ainsi d’avantage de moyens, en particulier dans un contexte rendu difficile par la crise sanitaire.
« Nous avons aujourd’hui deux postes et demi de CPE pour 769 élèves, et pas assez de surveillants (cinq à temps plein et trois à mi-temps), expliquent Nathalie Faudel, professeur de lettres modernes (SNALC), et Christophe Verilhac, enseignant d’EPS (SUD). Nous devons faire face aux difficultés comportementales de nos élèves, à un climat scolaire difficile. Sans oublier la poursuite des apprentissages après le confinement. Nous avons des élèves en face de nous qui présentent des souffrances psychologiques et scolaires. On ne peut pas répondre à tout cela. »
Le personnel se dit ainsi épuisé : « Nous nous sommes retrouvés pendant une semaine sans surveillant parce qu’ils étaient ‘cas contact’ Covid . Le rectorat a certes envoyé des remplaçants, mais pas tout de suite. En les attendant, ce sont les profs qui ont surveillé… »
Les manifestants sont également très inquiets pour la suite des études de leurs élèves : « On fait tout pour que nos élèves ne soient pas trop fragilisés, mais les faits sont là. Les résultats des évaluations nationales qui ont eu lieu en mathématiques, en Français et en lecture en début d’année sont catastrophiques. Nous devons tout endosser. »
Mathilde Brottet, la principale, se dit tout à fait consciente des difficultés actuelles. « Nous avons eu une forte hausse de nos effectifs. Nous devons gérer des élèves en difficulté tant sur le plan comportemental que scolaire. Le confinement a été terrible pour certains, qui n’ont plus de cadre. Ses conséquences sont dramatiques. Chaque jour on se trouve face à des situations compliquées, et nous ne voyons pas d’évolution positive. Par ailleurs il est fatiguant d’enseigner avec des masques. Aujourd’hui, sur 70 enseignants, 60 était en grève. »
Notons, enfin, qu’un groupe de professeurs et de personnels devrait rencontrer au collège, en fin de journée, l’inspecteur d’académie Guy Charlot.
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