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Au 48, rue Gambetta, des habitants usés par les eaux

Exaspérés par une fuite d’eaux usées venant d’un collecteur de la Métropole de Lyon, des habitants montent au créneau. Du côté de la Métropole, on promet une issue au problème avant l’automne, et la mise en place d’une solution provisoire en milieu de semaine prochaine.

 

Exaspérés par une fuite d’eaux usées venant d’un collecteur de la Métropole de Lyon, des habitants montent au créneau. Du côté de la Métropole, on promet une issue au problème avant l’automne, et la mise en place d’une solution provisoire en milieu de semaine prochaine.

Depuis fin 2019, les copropriétaires du 48, rue Gambetta n’en finissent pas de maudire ce collecteur d’assainissement des eaux usées, situé à l’extérieur de leur bâtiment. C’est que ce tuyau de 1,80 m de diamètre, enterré sous plusieurs mètres de gravats, fuit abondamment vers les sous-sols de leur résidence. La remise en état de l’installation, qui incombe légalement à la Métropole de Lyon, tarde à venir. Ce qui provoque l’exaspération des habitants.

Dès que l’on rentre dans l’immeuble, on est saisi par une odeur fétide d’eaux usées. « Et encore, ils ont pompé l’eau récemment, ironise Élisabeth Peillon, du haut de ses 84 ans. Mais à l’intérieur des garages, tout est moisi à cause de l’eau et de la vase ». Au second niveau du sous-sol, alors que l’eau n’a pas totalement disparu malgré le pompage, l’odeur est encore plus franche. « Ça sent l’urine jusque dans les étages », confirme Alexandre. Tandis que Clélia, infirmière de profession, pointe le risque de contamination. Lucia, la trentaine, s’inquiète d’ailleurs pour la santé de ses deux filles de cinq et trois ans, asthmatiques, « notamment de la plus petite, qui développe des plaques d’urticaire et fait des allergies à tout ». Entre les garages, de petits murets de sable de dix centimètres de haut — détrempés — ont été érigés sur le seuil des portes de communication. Leur efficacité est bien relative, si l’on en juge par la surface occupée par les zones humides et les flaques d’eau qui les entourent.

Ascenseur en panne, moustiques en forme
Autre victime collatérale de ces inondations, l’ascenseur. « Depuis le mois de novembre, il a fonctionné pendant dix jours », s’agace Mina. Floriane, dont la grossesse s’est terminée pendant le confinement, se souvient des trois étages à gravir, dans des conditions pénibles. « Je n’ai jamais eu peur de tomber, mais qu’est-ce que c’était fatigant, cet escalier en colimaçon. » D’autres locataires pointent la présence de moustiques, attirés par l’humidité. Des moustiques-tigres pour une bonne partie d’entre eux, notamment reconnaissables à leur petite taille et à leur couleur sombre, que nous avons identifiés sur les photos fournies par des copropriétaires. « Une entreprise de désinfection a été mandatée par la régie, soupire Mina. A priori, elle a été efficace, mais nous ne savons pas encore ce qu’il nous en coûtera […]. Avec les opérations de pompage (5 300 € HT selon les locataires), on s’attend à une facture totale de 7 000 à 8 000 euros. »

Les travaux définitifs achevés à l’automne ?
Contactée, la régie Foncia qui gère l’immeuble assure comprendre l’exaspération des locataires. Elle rappelle qu’elle est en lien permanent avec les collectivités depuis fin 2019, à savoir la Métropole et la Ville. « Pendant le confinement, j’ai notamment écrit tous les jours au Greco de la Métropole*, indique Anaïs Duperron, directrice clientèle copropriété. Je n’ai pu avoir que mi-avril les coordonnées du service concerné, qui m’a indiqué avoir besoin de 350 000 euros pour lancer les travaux. Mais on m’a finalement annoncé que le diagnostic structurel, finalisé cette semaine (ndlr : semaine dernière), faisait état d’un coût de 500 000 euros, impossible à financer avant l’année prochaine. » Anaïs Duperron estime cependant que les frais liés aux infiltrations (pompage de l’eau, interventions sur l’ascenseur, démoustication) ne devraient pas excéder 4 000 euros. « Mais ces frais doivent être pris en charge par le service juridique de la Métropole », estime-t-elle.

Côté Métropole, on se veut rassurant, même si l’on juge « probable » que l’immeuble concerné ait un défaut au niveau de l’étanchéité. « Les équipes de la subdivision de travaux du territoire travaillent sur ce sujet depuis plusieurs mois, en fait dès que le problème a été découvert, et sont en contact régulier avec la copropriété et la régie, nous a fait savoir le service presse. Dans un premier temps, une solution permettant de limiter les fuites du collecteur a été mise en place mais elle ne permet pas de stopper complètement les infiltrations. » La collectivité indique par ailleurs qu’une expertise technique sur l’état de la structure du collecteur a été commandée à une entreprise spécialisée, afin de pouvoir disposer d’une vision précise des travaux à réaliser. « Mais la crise sanitaire a bien évidemment complètement chamboulé le planning des opérations. »

Solution provisoire
Quid alors du bien-être des habitants ? « Des travaux importants et structurants vont être nécessaires afin de réparer le collecteur d’assainissement, répond la Métropole. La préparation de ce chantier est en cours et nous espérons pouvoir commencer le chantier de telle sorte que les travaux définitifs soient achevés à l’automne. En attendant, une solution provisoire est mise en œuvre avec des travaux qui devraient s’achever en milieu de semaine prochaine. » Les effluents de la canalisation déficiente seront ainsi déviés vers un réseau proche, de manière « à stopper ces infiltrations jusqu’à ce que les travaux structurels soient achevés, en particulier le remplacement de la partie de la canalisation endommagée ». Il était temps.

(*) Le service Greco (Gestion des réclamations communautaires) est une plate-forme téléphonique mise en place par la Métropole de Lyon pour prendre en compte les demandes d’intervention des habitants et des mairies relatives à la voirie, l’eau, l’assainissement, la propreté.

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