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À l’épreuve du confinement : les maltraitances infantiles augmentent

Alors que le confinement peut sauver des vies, il peut en condamner d’autres. L’association « La voix de l’enfant » s’attend à une hausse de 30% de la maltraitance infantile. Que peuvent faire les proches et les voisins ?

Photo DR

Le confinement sauve des vies. Il peut, hélas, aussi rendre la vie plus dure à certains, jusqu’au pire. L’association « La voix de l’enfant » constate une hausse possible de 30% de maltraitance infantile après deux semaines seulement de confinement.

Les enfants enfermés chez eux ne peuvent plus appeler à l’aide. Avec le confinement, les risques de colère, d’énervement, des parents sont décuplés. De plus, l’augmentation (constatée) de 30% à 35% de femmes victimes de violences conjugales peut transformer les enfants en victimes collatérales. Ces chiffres font froid dans le dos.

Pour tenter de faire face,  le gouvernement a pris des mesures d’urgence. Un formulaire en ligne (allo119.gouv.fr) est désormais disponible pour signaler les violences faites aux enfants. Il est également possible de faire des signalements  dans les pharmacies. En plus du 119 (24 h sur 24 , 7 j /7) , numéro vert contre la maltraitance faite aux enfants , le 114 est également accessible depuis le 1er avril aux victimes de violences intra-familiales. Habituellement destiné aux personnes sourdes et malentendantes, ce numéro d’urgence permet de donner une alerte par sms.

Un dispositif insuffisant selon les professionnels. Dans une lettre ouverte au président de la République, Hélène Romano, psychologue et psychothérapeute, rappelle que ce n’est pas à un enfant maltraité ou à des femmes victimes de violences conjugales de solliciter de l’aide, ils ne peuvent pas. « C’est à la société de les protéger, de les repérer, de les prendre en charge”. Et là, c’est le désert total en mesures adaptées. “ Comment justifiez-vous que certains conseils départementaux aient suspendu toutes les évaluations de signalement sauf “urgence” et interdit les visites à domicile alors même que nous savons cette période à haut risque pour les enfants et les femmes victimes ? » La situation est catastrophique dans le huis-clos de ces familles « qui peuvent violer, frapper, massacrer en toute impunité pendant encore au moins plusieurs semaines”. Les professionnels demandent de remettre en place d urgence des visites à domicile qui sont un des éléments de repérage essentiel des maltraitances.

Sinon, à l’issue du confinement, à Fiona, Vanille, Enzo, il faudra ajouter d’autres prénoms à une liste déjà beaucoup trop longue. Comme celui de Doudja, 6 ans, décédé le 29 mars  dernier à Tremblay-en-France des suites des coups portés par son père « parce qu’il avait oublié un document à l’école »…

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