Assister à une rencontre amicale entre anciens footballeurs de haut niveau algériens et footeux amateurs, sur le synthétique de Laurent-Gérin ou celui de Lyon Mermoz, vaut le détour : démonstrations techniques, actions commentées en live et pseudo-altercations exacerbées font partie du décor et du jeu. Du foot spectacle haut en couleur. Ce que confirme Seddik Bizat, chauffeur de bus, un Vénissian installé avenue Jules-Guesde : « Pour rien au monde je ne manque ces rencontres du dimanche. Même blessé, ce qui est mon cas en ce moment, je participe, au moins de la voix, à ces matches qui peuvent durer plusieurs heures par beau temps. »
À l’origine de ces retrouvailles, on trouve des anciens très bons joueurs de foot d’Algérie (Division 1 à Division 3) désormais installés sur Lyon et alentours. « Ils ont décidé de se faire plaisir au ballon, en pur loisir, histoire de se retrouver », poursuit Seddik. Et de citer Faycel Riahi, Abdelhak Nasri, Zoubir Boudjelel, Houari Bedioune qui ont évolué à l’AS Sétif, à Hussein-Dey ou à l’ASP Chlef.
Chaque match est un spectacle, un régal pour les yeux et les oreilles. Sur une moitié de terrain synthétique de la rue Genton, en ce dimanche de janvier, 16 joueurs s’affrontent (un huit contre huit), des chasubles frappées du logo Baliston (ancien équipementier de l’équipe d’Algérie) permettent de différencier les deux équipes. Chaque dribble réussi de Faycel s’accompagne d’un « ouah » du joueur, histoire de provoquer gentiment son défenseur. Avant chaque action, un conseil lancé à la cantonnade, « Lohr » (démarque-toi), « Passi » (donne la balle), « Ezreb» (dépêche-toi)… Puis vient le délice, un maxi-embrouillamini entre joueurs, des scènes à la Pagnol. « Faute, il y a faute »… «Je ne t’ai pas touché, zarma (soi-disant) ». Puis la réconciliation, sourire en sus. « Quelques joueurs m’ont certifié qu’à la retraite, ils comptaient rester vivre ici, s’amuse Seddik… Ne serait-ce que pour ces parties de foot. »
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