Après les manifestations des enseignants du primaire le 15 février dernier, ce sont les professeurs de collèges et de lycées qui ont défilé ce jeudi en fin de matinée. Plus de cent cinquante personnes se sont retrouvées sur le marché des Minguettes pour exprimer leur inquiétude devant la baisse des dotations horaires globales -ou DHG- que le ministère attribue aux établissements pour fonctionner.
Une enseignante de Paul-Eluard précise : « Rien que dans notre établissement, nous allons perdre trois postes. Mais dans le même temps, le rectorat va augmenter le nombre d’heures supplémentaires. Le gouvernement ne prépare pas l’avenir. Ses choix dessinent une école où les inégalités seront renforcées, une école plus dure pour les moins favorisés, où la concurrence entre établissements, par l’abandon de la sectorisation, sera la règle. Contre ces choix, 95% des enseignants de notre collège se sont mis en grève et 80% à Michelet. L’ensemble des collèges de la ville sont concernés. »
Les parents d’élèves s’étaient joints à la manifestation : “Le rectorat veut supprimer des postes alors que le nombre de collégiens augmente. On les soutient à fond, lancent ces deux mamans. Nous sommes en zone d’éducation prioritaire, les moyens sont indispensables pour nos enfants. » Les élus, dont le maire Michèle Picard, accompagnée de plusieurs adjoints, sont venus apporter leur soutien aux manifestants.
Quelques jours avant, les enseignants du lycée d’enseignement général Marcel-Sembat, syndiqués ou non, avaient occupé les locaux à l’heure où devait se réunir le conseil d’administration, qui n’a pu se tenir faute de quorum. Les banderoles, placées sur les grilles et dans l’établissement, exposaient les revendications : “Des moyens pour une véritable égalité : la logique du privé casse la fraternité… Des moyens supplémentaires pour nos élèves… Pas de liberté sans égalité”.
“À Sembat, s’indigne Céline Guillot (SNES) (professeur d’espagnol), la diminution de la DHG entraîne la suppression de cinq postes.” Incompréhensible, quand les profs sont contraints d’accepter d’effectuer chaque semaine des heures supplémentaires : “Comme dans les collèges, le ministère préfère financer des heures sup’ plutôt que de créer des postes. On impose à des collègues d’assurer des compléments de service alors que d’autres, faute de temps complet, sont obligés de travailler sur deux établissements. » Une pétition a circulé et un courrier a été envoyé au rectorat. Les enseignants y ont joint l’enquête réalisée auprès de leurs collègues : 80% d’entre eux refuseront d’effectuer des heures supplémentaires à la prochaine rentrée. Au cas où le rectorat ne répondrait pas, les enseignants de Sembat ont d’ores et déjà déposé un préavis de grève pour le 17 mars, date de report du conseil d’administration, avant une manifestation à Lyon deux jours plus tard.
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