Que Vénissieux soit un lieu de brassage n’étonnera personne. Mais saviez-vous que la bière Georges, du nom de l’emblématique brasserie lyonnaise, est produite dans le parc République-Carnot ?
Depuis le mois de mai, on brasse de la bière à Vénissieux. Dans un grand local de 1 300 m2, situé au cœur du parc République-Carnot, La Fabrique du faubourg produit la bière Georges, du nom de la célèbre brasserie lyonnaise de Perrache. Trois personnes font vivre la petite entreprise : le directeur Julien Chauve né aux Minguettes, Sébastien Bard qui gère la partie technique, et le commercial Benjamin Suzanne.
« La marque historique a été lancée en 1936 par le créateur de la Brasserie Georges, Georges Hoffherr. La production — de la cuve au verre — s’est arrêtée en 1939, avant de repartir en 2004, relate Julien Chauve. Nous exploitons donc les recettes de la bière Georges (par ailleurs au capital de l’entreprise), tout en en développant d’autres. Nos clients sont à 90 % les CHR (cafés-hôtellerie-restaurants). Nous vendons aussi en grande distribution, ou sur place à des particuliers ou des entreprises. »
Pour se démarquer des 1 500 brasseurs français, la bière Georges compte sur son caractère… lyonnais. « Nous avons coutume de dire que la bière Georges révèle le goût de Lyon, s’enthousiasme Julien Chauve. Mais c’est avant tout une bière artisanale, même si elle est accessible à tous. Elle a plus de saveur, d’arôme et de complexité qu’une bière industrielle, mais elle est équilibrée, tout le monde peut en boire. L’idée, c’est d’aider les gens à sortir des marques très connues, sans les emmener vers des boissons trop typées. » Quant aux prix, ils restent accessibles avec une bouteille de 33 cl à 2,90 euros.
Arroser le marché lyonnais
Si la fabrication de la bière ne nécessite pas énormément de matériel, les processus de fabrication sont très exigeants. « Pour arroser un marché comme celui de Lyon, on ne peut pas se permettre de fabriquer des produits instables ou mauvais. Il nous a donc fallu investir deux millions d’euros en tout, bâtiment compris », souligne Julien Chauve. Qui tient à démarquer son entreprise des petits producteurs amateurs. « Il y a des gens qui brassent chez eux, c’est ce qu’on appelle la bière de garage. Ce sont des passionnés qui ont brassé des années dans leur cuisine ou dans leur baignoire, et qui ont voulu aller plus loin. Mais il y a un pas à franchir pour passer du loisir au métier. »
L’objectif est donc d’atteindre un niveau de production suffisant pour assurer la pérennité de l’entreprise. « On considère généralement qu’en dessous d’une production de 300 hectolitres par an, on ne vit pas. Mais même à ce niveau, les revenus me semblent insuffisants, expose Julien Chauve. La majorité des brasseries artisanales qui commencent à être connues produisent plutôt 700 ou 800 hectolitres par an. Nous en sommes à 1 500, mais nous sommes dimensionnés pour atteindre 15 000″. Et de conclure : « L’objectif, c’est de démocratiser la bière artisanale, que l’on trouve rarement dans les bars à bière qui proposent le plus souvent des produits industriels. »
Note : plus d’infos sur www.bieresgeorges.com
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