Depuis avril, des adeptes du cricket investissent un petit espace du parc de Parilly, tous les samedis, pour des parties de cricket interminables. Et cela va durer jusqu’à l’automne. Voyage, voyage.
C’est peut-être osé de le rappeler en plein Mondial, mais le foot n’est pas le seul sport à déplacer les foules… Dans le sous-continent Indien et les pays faisant partie ou ayant fait partie du Commonwealth, le cricket est le sport-roi et ses meilleurs joueurs sont des stars adulées. Chaque samedi en début d’après-midi, au parc de Parilly (Vénissieux), quelques jeunes joueurs pratiquent cette activité mystérieuse et so british. C’était l’occasion de tenter d’y comprendre quelque chose.
Ces amateurs n’ont rien à voir avec les licenciés du Rhône Cricket Club qui organisent parfois des matches d’exhibition ou d’initiation sur un autre espace du parc, près de l’entrée principale, vers le marchand de glace. Eux viennent pour de vrais parties, entre amis. Parfois les joueurs sont Indiens, Afghans, Pakistanais. Le jour de notre visite, début juillet, ils étaient majoritairement Indiens.
“ Beaucoup d’entre nous sont originaires de Bangalore, capitale de l’État de Karnataka, explique Aravind, cheveux fins sur un visage d’éternel étudiant. Il y a avec nous quelques Pakistanais et un Afghan, Halim… On communique en anglais ou en Hindi, qui est parlé dans une grande partie du nord de l’Inde, entre le Bengale et le Gujarati”.
Comme la plupart de ses amis et partenaires de cricket du jour, Aravind fait des études supérieures. Lui fait un Master en aéronautique à Lyon. À ses côtés, attendant son tour pour lancer la balle, Avinash, lui aussi étudiant en aéronautique, explique qu’il a découvert qu’il pouvait pratiquer son sport favori à Parilly “grâce à WhatsApp”.
Une fois les parties terminées, le plus souvent vers 20 heures, les joueurs rentrent chez eux, certains en cité-U, d’autres dans leur appartement comme Kaustubh, employé dans un labo pharmaceutique à Saint-Priest. “On vient à peine de se rencontrer et de se connaître, explique Aravind. La saison prochaine, on trouvera bien l’occasion d’aller boire un coup.”
Tout l’été, des parties de cricket vont se dérouler au parc de Parilly les samedis après-midi et le dimanche matin, selon les groupes. L’occasion pour les adeptes du jogging, de la balade ou de la marche, de s’arrêter un moment pour assister au spectacle. Et, pourquoi pas, de se familiariser avec le jeu du batteur (chargé de marquer des points), du lanceur (chargé de lancer la balle vers le batteur dans le but de l’éliminer)… Histoire également de profiter jusqu’à l’automne d’un véritable été indien… “Après on fait une longue pause jusqu’en avril. Jouer dans le froid, le vent et les grosses pluies, non merci”, s’amuse Aravind.
LE CRICKET EN QUELQUES MOTS
– Une partie comporte deux manches pendant lesquelles tous les joueurs des deux équipes (composées de 11 membres) doivent se succéder comme batteur à la défense des guichets (les buts). Le batteur désigné est le seul de son équipe sur le terrain, entouré par les joueurs de l’équipe adverse qui doivent s’efforcer de rattraper à la volée la balle que le batteur a frappée.
– En raison des règles particulières du cricket, il arrive fréquemment qu’une seule partie dure plusieurs jours. Une limite est assignée au temps imparti quotidiennement au jeu, et on reprend le match le lendemain, au point où on l’avait laissé. Dans les rencontres internationales, les matchs durent de cinq à six jours.
– 1,5 milliard d’adeptes à travers la planète – merci l’Inde !
– Le cricket se joue d’avril à octobre, pour le climat, mais aussi parce qu’il s’agit à l’origine d’un sport d’aristocrates, “qui ne partaient pas en vacances l’été, puisqu’ils étaient en vacances toute l’année ».
(Source : Le cricket ? « So good ! » de Catherine Pacary)
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