Récemment en concert au parc de la Tête d’Or pour un récital Brassens, le Vénissian Jean Sangally participera encore à Tout le monde dehors à Lyon, les 13 et 15 juillet.
Il en parle bien, Jean Sangally, de Georges Brassens, un de ses chanteurs de prédilection. Et il le chante aussi bien voire mieux. Amateur de Tonton Georges mais également des grands bluesmen avec qui il s’est produits — dont BB King —, lui-même compositeur de blues, le guitariste vénissian Jean Sangally se produisait en concert ce 8 juillet au parc de la Tête d’Or, dans le cadre de Dialogues en humanité.
De retour du Cameroun, où il était allé rendre visite à la famille, Jean avait peur de s’enrouer : malgré la chaleur qui règne ici, il fait quand même un peu frisquet par rapport à l’Afrique. Et quand il a peur de s’enrouer, Jean — et il l’avoue volontiers —, il cause au public tout autant qu’il chante. Et croyez-moi, il fait les deux très bien, parler et chanter. Il raconte ainsi sa première rencontre avec Brassens et « l’impression d’être avec un de mes ancêtres ». Jouant de sa complicité avec son bassiste Éric Diochon — « 26 ans qu’on travaille ensemble » —, Jean chante, raconte une blague suivie d’une anecdote, rattaque avec une chanson dont le refrain est repris en chœur par le public et improvise. Consultant la liste des titres suspendue entre les deux musiciens, Jean poursuit : « J’ai envie d’en chanter une qui n’est pas prévue. » Il gratte quelques notes sur sa guitare, Éric lui fait signe de la tête qu’il suit, et tous deux enchaînent avec un de ces petits bonheurs que nous a offerts Brassens. Que ce soit L’Orage, Le Fossoyeur, Pauvre Martin, Mourir pour des idées, Les Passantes ou Margot, tout le monde est capable de chanter une partie ou la totalité du morceau. Ce dont personne ne se prive.
Pour Celui qui a mal tourné, Jean remarque : « Jamais je n’ai appris une autre chanson aussi vite… C’est comme si, d’un seul coup, j’avais pris une cuillère de miel ! » Suivent La Princesse et le croque-notes, Auprès de mon arbre, Le Gorille… : à chaque nouveau titre, le public montre sa satisfaction en accompagnant Jean et Éric. Car c’est de générosité dont il est ici question, de générosité et de partage.
« On pourrait prolonger le concert jusqu’à demain matin », s’amuse Jean qui aligne les succès, des Trompettes de la renommée à cette Hécatombe survenue au marché de Brive-la-Gaillarde, du Bulletin de santé que Brassens avait écrit contre les journalistes qui le déclaraient mourant au Parapluie, véritable petit coin de paradis.
C’est sur un blues que le concert s’achève. « Nous avons eu l’honneur un jour de jouer avec Nina Simone, conclut Jean Sangally. En hommage, j’ai écrit la chanson Black Woman. » Et ce sera encore du blues que Jean jouera en trio le 13 juillet à 20 heures, square Delfos dans le 2ème arrondissement de Lyon, dans le cadre de Tout le monde dehors. Puis, le 15 juillet à 20 heures, également dans le cadre de Tout le monde dehors, ce même spectacle de blues sera présenté place Brosset, dans le 6ème arrondissement. Blues et Brassens, c’est une évidence, font bon ménage.
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