Après plusieurs décennies de lutte contre les nuisances des camions, les riverains du chemin du Charbonnier commencent à croire au retour d’une certaine tranquillité. Mais ils sont trop échaudés pour baisser la garde.
S’il fallait décerner une palme de la combativité, personne ne pourrait la leur disputer. Voilà maintenant près de quarante ans que les riverains du chemin du Charbonnier, à cheval sur les communes de Saint-Priest et Vénissieux, tentent d’obtenir une réduction des nuisances liées au passage des camions. Quelque 400 camions qui, chaque jour de la semaine et le samedi matin, utilisent la plateforme logistique ferroviaire pour charger et décharger des containers voyageant sur des trains de fret.
Président de l’association Halte aux bruits et à la vitesse, qui compte environ 200 adhérents, Enrico Réa a été de toutes les batailles. De toutes les désillusions aussi. Particulièrement en 2002, quand le Grand Lyon avait mis la main à la poche pour aménager sur la rue du Beaujolais voisine, à l’écart des habitations, un nouvel accès à la plateforme. « On a cru que c’était la fin du cauchemar. Le propriétaire du site, la SNCF Réseau, et l’exploitant, la CNC (devenue Naviland Cargo), n’avaient plus qu’à réaliser les aménagements internes permettant aux poids lourds d’entrer et sortir par ce nouvel accès. Mais chaque année c’était repoussé. Il a fallu attendre fin 2016 pour que ça commence à bouger ! »
Méfiance
Aujourd’hui encore, la situation n’a que très peu évolué. Si une partie des camions sort effectivement par la rue du Beaujolais, l’entrée se fait toujours par le chemin du Charbonnier.
Lors d’une récente réunion à l’hôtel de ville de Saint-Priest, il a été annoncé aux riverains que les camions circulant à vide — les plus bruyants — pourront, dès le mois de juin, pénétrer sur le site par la rue du Beaujolais. Avec à la clé une réduction des nuisances de l’ordre de 40 %. Quant à l’accès de la rue du Charbonnier, il serait totalement interdit à l’horizon 2022.
« C’est une avancée, on ne va pas se plaindre, réagit Enrico Réa, mais après des décennies de promesses non tenues, nous restons forcément prudents. Cela fait déjà 15 ans qu’on ne devrait plus voir de camions sous nos fenêtres. Vous comprenez que nous soyons méfiants ! En tout cas nous ne lâcherons pas. Tout ce qu’on demande, c’est de retrouver une certaine tranquillité dans le quartier. »
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