Infatigables défenseurs du droit au logement, les membres du Réseau d’alerte et de solidarité appellent à une grande manifestation le 20 mars.
André Mazuir hésite, puis se lance : « Si on arrivait à réunir 1 000 personnes, ce serait beau ! » Militant communiste de longue date, cheville ouvrière du Réseau d’alerte et de solidarité, il sait mieux que personne que les mobilisations ne sont pas toujours à la hauteur des urgences. Mais il veut y croire. Car les urgences, elles, ne reculent pas. Cette année encore, plus d’une cinquantaine d’expulsions locatives seront probablement programmées sur Vénissieux.
Le 20 mars, 11 jours avant la fin de la trêve hivernale, le Réseau espère la manifestation la plus large possible, à 17 heures, sur l’esplanade Jean-Cagne aux Minguettes. Une dizaine d’autres organisations (*) ont signé l’appel. Pour dire non aux expulsions, coupures d’énergie et saisies, « ces mesures barbares qui ne règlent rien ». Pour s’opposer également à la réduction des APL décidée par le gouvernement. Pour exiger surtout un véritable service public du logement, capable de répondre aux insuffisances criantes en la matière, dénoncées dans le rapport annuel de la Fondation Abbé-Pierre.
En bout de chaîne
« Nous qui sommes sur le terrain pouvons témoigner de l’aggravation de la précarité, souligne André Mazuir. Actuellement, nous suivons 18 familles en situation fragile. Mais elles ne représentent qu’une faible partie de la réalité. Chaque année, environ 200 foyers passent au tribunal pour des impayés de loyer. On intervient le plus souvent en bout de chaîne, après les bailleurs, après les travailleurs sociaux. On est dans l’urgence, pour empêcher l’éviction du logement qui est toujours destructrice, s’il le faut en nous opposant au recours à la force publique. »
Ce combat contre les expulsions, André Mazuir ne cache pas qu’il aimerait l’étendre à la défense de l’emploi, de l’éducation, du système de protection sociale, de services publics de qualité… « Parce que tout est lié, et parce que le gouvernement est en train de tout casser. Il est temps de réagir ! »
(*) : RESF, CNL, Secours populaire, Secours catholique, LSR, comité CGT travailleurs privés d’emploi et précaires, USR-CGT, PCF, Jeunes communistes, PG, LO.
Derniers commentaires