40 000 euros, c’est une somme. Surtout quand on considère les difficultés financières auxquelles la municipalité doit elle-même faire face, dans un contexte de diminution générale des recettes. Les élus ont pourtant décidé, lors de la séance du conseil municipal du 13 décembre, de voler au secours de l’AS Minguettes. “La subvention exceptionnelle accordée par la Ville permet de maintenir le club en CFA 2 (N.D.L.R. : la 5e division du football français) alors que la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG), au vu de la situation financière, le menaçait de relégation”, a indiqué le maire, Michèle Picard. Avant de préciser que cette aide sera assortie de la condition pour le club de faire des économies de gestion à terme.
Les comptes de l’ASM ont viré au rouge à la suite de déficits sur certaines manifestations comme le tournoi des petits champions. Mais le club souffre aussi, avec l’ensemble des associations sportives, d’une réduction de ses sources de revenus. L’État est moins présent. De même que les sponsors privés dont l’engagement est étroitement lié à la conjoncture économique. “Le financement du sport amateur repose de plus en plus sur les collectivités, les bénévoles et les parents”, observait le maire.
À l’exception du Front national qui a voté contre car “l’argent facile n’est pas une solution”, les élus ont expliqué leur soutien en saluant le travail exemplaire mené ces dernières années par le club du plateau, notamment au travers du CRES (Centre d’éducation et de recherche par le sport). Djil Benmabrouk (Divers droite) a mis en comparaison le budget de l’ASM, l’un des plus petits de la CFA 2, avec “l’énorme rôle” qu’elle joue auprès des enfants et des jeunes. “Si on n’aidait pas le club, le coût social au final serait sans doute plus élevé.” Le conseiller municipal André Gerin (PCF) est pour sa part revenu sur “les énormes progrès accomplis ces quinze dernières années par l’ASM, qui est devenue une référence en termes de fair-play, de respect et de non-violence.” Éléazar Bafounta (PRG) a salué l’investissement des bénévoles sans qui rien ne serait possible. Tandis que Lotfi Ben Khelifa (PS) insistait sur la dimension prise par le tournoi des petits champions, “qui attire les équipes débutants et poussins des plus grands clubs de France”, et qui fêtera en 2011 son 20e anniversaire. Henri Thivillier, pour les élus communistes et apparentés, a porté le débat sur des considérations plus générales concernant les dérives du sport-business : “Cette délibération est pour nous l’occasion de rappeler le vrai sens des valeurs de sport, de culture, d’éducation, de sociabilisation, d’émancipation et même de compétition qui nous animent. Malheureusement cette dimension est mise à mal, jusque dans les structures amateurs, et le football, sport éminemment populaire, en est l’illustration la plus visible.”
Les élus ont décidé d’une autre subvention exceptionnelle, au profit de l’Office municipal du sport (OMS), d’un montant de 45 000 euros. Elle permettra de faire face au départ à la retraite du médecin du centre médico-sportif, qui implique le versement d’indemnités conventionnelles. Là aussi, le FN a été le seul groupe à voter contre cette délibération qui n’a donné lieu à aucune intervention. Michèle Picard a simplement précisé que ce départ à la retraite est l’occasion d’une réorganisation et d’une évolution du service, sous la forme d’un partenariat avec le centre de médecine du sport de Lyon-Gerland : “C’est un plus dans la mesure où les sportifs et les clubs de notre commune auront accès à des matériels très perfectionnés, notamment pour les tests à l’effort.”
Au fil du conseil
• Reconstruction du groupe scolaire Joliot-Curie
Le maître d’œuvre de la reconstruction du groupe scolaire Joliot-Curie et de la Maison de l’enfance associée a été désigné. C’est l’équipe STRATES, lauréate du concours d’architecture et d’ingénierie, qui conduira cette opération de 11,5 millions d’euros qui doit être achevée en septembre 2013. Le rapport a été adopté à l’unanimité.
• Convention d’objectifs entre la Ville et le Centre associatif Boris-Vian (CABV)
Cette convention encadre les rapports entre la Ville (propriétaires des lieux) et l’association du CABV (qui les occupe), tout en fixant les objectifs concernant l’animation de la vie associative. Yvan Benedetti a expliqué le vote contre du FN en accusant le CABV de mener un travail partisan qui exclut certaines associations. Le démenti est venu de l’opposition, en l’occurrence de Saliha Mertani (MoDem) : “Ce n’est pas vrai, il n’y a aucune différence de traitement, je peux en témoigner et ajouter que les équipes du CABV sont très compétentes.”
• Modification du Plan local d’urbanisme
Les élus ont validé à l’unanimité des demandes de modification du Plan local d’urbanisme (PLU) qui seront transmises au Grand Lyon. Parmi ces demandes, figure le classement de l’îlot Joliot-Curie/bd Sembat/Louis-Jouvet en zone UC2, avec l’inscription d’une polarité commerciale à 1 000 m2. Cela permettra l’extension du magasin Netto, situé entre le restaurant McDonald’s et la salle Irène-Joliot-Curie, attendue aussi bien par les gérants que les riverains.
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