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Avec la Passerelle, l’union fait la force

Ce 27 janvier, le centre associatif Boris-Vian présentait la Passerelle, un espace de collaboration pour construire des projets, mêlant associations, entreprises et partenaires publics.

Ce 27 janvier, le centre associatif Boris-Vian présentait la Passerelle, un espace de collaboration pour construire des projets, mêlant associations, entreprises et partenaires publics.

Ce matin-là, au centre associatif Boris-Vian, le président de la structure avait envie de filer la métaphore ferroviaire. Au cours de ce brunch traditionnel de début d’année, qui s’est tenu le 27 janvier, Lucio Campanile parlait du nouveau projet du CABV, la Passerelle, en termes de rails et de traverses. Car, comme dans un bon western qui voit les pionniers de la Central Pacific serrer la main à ceux de l’Union Pacific, reliant ainsi les deux côtes américaines, deux secteurs très éloignés viennent de se rapprocher grâce à cet espace de collaboration qu’est la Passerelle : ceux des entreprises et des associations.

« La Passerelle, expliquait ensuite Corine Romeu, directrice du CABV, a un conseil d’administration composé de trois collèges. D’abord, celui des fondateurs qui comprend notre président, notre trésorier et une administratrice. Puis, celui des entreprises : Kiloutou, Harpège, le tabac Jules-Guesde et le Crédit mutuel. Enfin, celui des personnalités qualifiées : Jérôme Bouillaut, directeur de Positive Planet, Cécile Vigouroux, responsable du service environnement à la Ville, et Yves Konaté, retraité vénissian de la CAF. La Passerelle est un fonds de dotation créé pour contribuer au développement économique et social de nos territoires. Le but : proposer aux entreprises un espace de collaboration avec les associations pour construire ensemble des projets gagnants. »

Programme d’actions

Chaque année, des porteurs de projets seront donc réunis au sein d’un groupe de travail, la Coop Asso, pour développer un programme d’actions portant sur l’environnement, le handicap, les enfants malades ou la violence subie par les femmes. Une campagne de dons sera lancée auprès d’entreprises et de particuliers — avec possibilité de réductions fiscales pour ceux qui y participent.

« En 2018, rappelait Corine Romeu, la Passerelle va participer à trois événements. Le 9 mars, dans le cadre du festival Essenti’elles, une table ronde et un débat public seront organisés autour de la thématique de la manifestation, « Les femmes et la guerre ». On y retrouvera Laurence Fischer, triple championne du monde de karaté qui s’est engagée dans le combat pour les femmes victimes de viols de guerre en République démocratique du Congo. À ses côtés, Alice Gautreau est une sage-femme qui travaille avec Médecins sans frontières et SOS Méditerranée auprès des migrants en Méditerranée. La discussion sera animée par Brigitte Martel-Baussant, secrétaire générale de la CLEF (Coordination française pour le lobby européen des femmes). Puis, le 30 mai, devant le cinéma Gérard-Philipe, nous nous réunirons pour une action concernant le développement durable. Et, du 12 au 18 novembre, nous organiserons un cycle de conférences sur l’insertion des personnes handicapées. Un sujet sur lequel nous n’avions pas eu l’habitude de travailler jusqu’à présent. »

Le CABV, soulignait enfin Michèle Picard, « est un véritable outil du vivre ensemble qui mène une bataille pour défendre les actions de proximité ».

Renseignements : 04 72 50 09 16.

Un premier collectif d’associations

Pour construire les projets citoyens de la Passerelle, six associations se sont donc réunies au sein du CABV pour former une première Coop Asso. Au cours du brunch du 27 janvier, chacun des présidents a présenté sa structure.

Avec SOS Féeminité, Anne-Marie Laurent, qui a elle-même vécu cette situation, remarque que « la perte des cheveux par les femmes atteintes de cancer est très mal vécue ». En outre, ajoute-t-elle, « les perruques coûtent cher ». SOS Féeminité récupère donc les prothèses capillaires pour lutter contre la précarité des malades qui, lorsqu’elles sont seules, « vivent encore dans une plus grande souffrance psychologique ». Anne-Marie Laurent précise qu’elle travaille actuellement sur un nouveau projet : celui de créer à Vénissieux un espace de bien-être solidaire, « pour retrouver la confiance en soi quand il est dur de se remettre sur le chemin ».

Président de l’ABC (Association pour bâtir le Congo), Emmanuel Nkanu regrette que l’on puisse tout à la fois « entendre parler de la guerre et s’y habituer ». Pour lutter contre les viols qui sévissent en RDC, devenus une véritable arme de guerre, il propose « le développement de réseaux d’aide et assistance aux femmes victimes de violences sexuelles, ici et en RDC ». Sonia Lassoued (Aider son prochain) sait que « la vie peut être cruelle ». Son association va accompagner les personnes étrangères qui arrivent dans nos hôpitaux. Avec AELSF (Accessibilité égalité langue des signes française), Houda Dekani veut bâtir des ponts entre les communautés sourdes et entendantes. Simone Founda, d’Oyenga Simy-Flo, désire « ouvrir un espace pour tous les habitués, ouvert par eux, pour eux et avec eux ». Enfin, Myriam Mokhtari (Ville gourmande) souhaite « réintroduire la nature en ville ».

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