Sortir les personnes âgées souffrantes de leur domicile, les resocialiser. Et permettre à leurs proches qui les accompagnent le reste du temps de souffler. L’accueil de jour paramédicalisé qui vient d’ouvrir à Henri-Raynaud est une véritable avancée.
Ce mardi après-midi, dans le salon de la résidence Henri-Raynaud, Madeleine, Elias et Marcel sont installés sur des fauteuils nouvellement achetés par la Ville avec repose-pieds. Comme eux, ils sont dix-sept par semaine a y être accueillis. « Certains viennent une seule fois par semaine d’autres quatre fois », explique Antonia, l’aide soignante. La nouveauté de cet accueil : sa paramédicalisation. Concrètement, une aide soignante est à leur côté toute la journée. Elle donne les médicaments prescrits par le médecin et propose des activités adaptées aux diverses pathologies. Toutes les personnes âgées présentent des troubles cognitifs, avec pour certaines une entrée dans la maladie d’Alzheimer.
La journée débute toujours de la même façon : l’aide soignante va les chercher en minibus. « Ils viennent de tous les quartiers de Vénissieux, précise Antonia. Nous arrivons vers 11 h 30 à la résidence, nous nous retrouvons pour une petite éphéméride, on dit quel jour nous sommes, on lit le journal, on regarde le menu. » À l’heure du déjeuner, direction le restaurant collectif. Et après la sieste, place aux animations.
Au programme ce mardi après-midi, jeux de palets — l’occasion de pratiquer le calcul mental –, suivi d’un jeu de société nécessitant le repérage de chiffres et les formes. Tout le monde s’applique dans la bonne humeur. Après le goûter, départ à 16 h 15 pour la tournée de retour.
Une procédure d’admission en place
Marcel, 88 ans, est heureux. Il vient deux fois par semaine, excelle en calcul mental, mais si vous lui demandez s’il se rappelle ce qu’il a mangé à midi, c’est le trou. « Ma femme me le demande toujours quand je rentre à la maison, mais j’oublie. En tout cas, c’est délicieux ». Madeleine est accueillie elle aussi deux fois par semaine : « Je suis tombée chez moi. Avec l’alarme j’ai pu appeler de l’aide. Mon fils qui n’habite pas à côté est rassuré de savoir que je viens ici. Mais moi je préférerais trouver quelqu’un qui vive à la maison toute la journée. Ce serait l’idéal. » Élias lui vient quatre fois par semaine : « C’est bien ici car on est toujours occupé. On se connaît tous. On forme presque une famille ».
Selon le groupe accueilli et les pathologies, les activités sont variées. Pour certains, elles sont davantage axées sur la mémoire, pour d’autres sur le mouvement, l’agilité. Tous les vendredis ils peuvent également participer avec les autres résidants à un atelier « bien-être » en lien avec l’atelier santé ville. Sans oublier des animations diverses (cuisine, loto…) organisées en partenariat avec les élus du CME (Conseil municipal d’enfants), les jeunes des EPJ (Équipements polyvalents jeunes), ou encore l’OMR (Office municipal des retraités).
Pour accéder à l’accueil de jour, une procédure d’admission est mise en place. Le dossier passe devant une commission réunissant plusieurs professionnels dont un médecin gériatre. Si la demande est acceptée, la personne fera un essai : « Elle vient une fois par semaine, pendant un mois : le temps de s’habituer et de prendre ses repères », précise le directeur de la résidence, Florian Marjolet.
Cet accueil de jour paramédicalisé ne présente pas seulement un intérêt pour les personnes qui le fréquentent ; il répond également à une réelle demande des aidants, qui peuvent se reposer et se ressourcer pendant que leur conjoint ou parent est à la résidence.
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