Plusieurs études en cours ou à venir projettent le développement du centre-ville vers le nord, entre l’hôtel de ville et la gare SNCF. Pourtant, Vénissieux a longtemps eu le regard tourné vers le sud. En 1975, l’hôtel de ville est bâti face à ce que l’on imagine être le futur centre-ville. Un quart de siècle plus tard, il n’y a toujours rien entre la mairie et le boulevard urbain sud, mais on pense encore que l’axe de développement naturel de la commune doit prendre cette direction. L’ouverture de la médiathèque, en 2001, atteste de cette conviction. André Gerin, le maire, parle à l’époque de “réorienter le développement urbain de la ville”. Dix nouvelles années ont passé et le constat s’impose : c’est au nord que s’épanouit la ville.
“On a toujours vécu sur cette idée d’un essor au sud, mais les réalités ont changé la donne”, observe Henri Thivillier, adjoint au maire en charge de l’urbanisme. Ces réalités, ce sont le métro, le tramway, l’importance prise par la gare de Vénissieux où se croisent chaque jour plus de 25 000 voyageurs. Et aussi une autre conception de l’agglomération, inscrite dans le Scot (Schéma de cohérence territoriale), qui ne tourne plus seulement autour de l’hyper-centre, mais reconnaît et encourage de “nouvelles polarités” comme disent les urbanistes. “On peut parler de réorientation pragmatique”, considère l’adjoint.
En conséquence de quoi, la Ville a demandé au Grand Lyon de mener une étude de cadrage urbain. Intitulée “Cœur de ville”, ses résultats seront communiqués début 2011. On en connaît les grands principes. Pour faire court, disons que l’objectif est de donner du corps à l’idée d’un centre-ville renforcé entre l’hôtel de ville et la gare de Vénissieux, autour de la ligne de tramway T4 qui s’impose désormais comme une colonne vertébrale. Deux autres études sont menées en parallèle, l’une sur la cohérence commerciale du secteur, la seconde sur les déplacements et le stationnement. Par ailleurs, la gare de Vénissieux va faire l’objet d’un appel à projets d’architectes au début de l’année prochaine. Il ne s’agit pas seulement de repenser la gare, mais tout son environnement : les deux rives des voies ferrées, les cités SNCF, le quartier des maisons Coblod, le haut de l’avenue Jules-Guesde et les terrains Renault Trucks et Irisbus. “Toutes ces études forment un tout, reprend Henri Thivillier. Le souhait de l’équipe municipale est de pouvoir en présenter une synthèse à la population à la mi-2011.”
260 logements sur l’îlot Romain-Rolland
Autre réflexion sur le développement du centre-ville, mais beaucoup plus avancée : celle qui concerne l’aménagement de l’îlot Romain-Rolland. Cette importante réserve foncière (2,4 ha) est délimitée par la rue Romain-Rolland, l’avenue Marcel-Paul, la rue Gaspard-Picard et la rue Paul-Langevin. Le site appartient entièrement à la Ville de Vénissieux. Le groupe scolaire désaffecté a été démoli, le centre associatif Boris-Vian a emménagé dans des locaux neufs en bordure de l’avenue Marcel-Paul. Et bientôt les serres municipales seront déplacées avenue Jean-Moulin, au pied des Minguettes. L’équipe municipale projette de construire 260 logements sur les terrains libérés. L’aménagement a été confié aux sociétés Nacarat et Rhône Saône Habitat. Les premiers immeubles devraient sortir de terre en 2013.
Le projet prévoyait 180 logements à l’origine. “Nous avons décidé de densifier parce que nous devons construire davantage pour répondre aux demandes, faciliter les parcours résidentiels des Vénissians et diversifier l’offre, explique l’adjoint à l’urbanisme. Il y aura un quart de logements locatifs et le reste en accession. Ces proportions peuvent toutefois évoluer.”
Si le centre-ville met résolument le cap au nord, il n’a pas cependant renoncé à sa vieille tentation du sud. “L’étude “Cœur de ville” ne manquera pas de le souligner, rappelle Henri Thivillier. Elle indiquera les hypothèses de développement qui sont envisageables entre l’hôtel de ville et le boulevard urbain sud… à l’horizon 2030”.
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