C’est sous une pluie battante que Michèle Picard, maire de Vénissieux et Xavier Inglebert, préfet à l’Égalité des chances, ont procédé, ce mardi matin, au geste inaugural du chantier de la future cuisine centrale. Non pas une pose de première pierre comme il est de coutume, mais un symbolique conditionnement de repas.
Construit à proximité de l’actuel bâtiment, avenue Jean-Moulin, sur un terrain de 6 000 m2, l’établissement présentera une superficie de 2 225 m 2. Sa mise en service est prévue en septembre 2018. Ce nouvel équipement, l’un des plus importants du mandat par le montant de l’investissement (8,8 millions d’euros), est réalisé par le cabinet Villeurbannais Aamco Architectures, le Berim (bureau d’études), Atelia (ingénierie de grande cuisine) et Ergos (spécialiste de l’ergonomie).
Un choix politique fort
Sa construction recouvre un enjeu à la fois social, familial et sanitaire. Et marque un choix politique fort. Comme le soulignait d’emblée Michèle Picard dans son discours : « La Ville ne veut pas céder aux sirènes du privé, elle ne souhaite pas externaliser ce domaine si précieux de la restauration collective. Notre ville privilégiera toujours l’intérêt général à l’intérêt privé. J’entends bien les arguments de l’opposition : le coût est trop élevé… Depuis quand proposer des repas de qualité et équilibrés à des enfants, qui n’en ont souvent qu’un seul dans la journée, est-il un enjeu secondaire ? La nouvelle cuisine centrale n’est pas un coût, mais un investissement. »
Un investissement qui va prolonger une longue histoire. La création des cantines scolaires et familiales remonte à 1941. L’œuvre des cantines des écoles publiques de Vénissieux lui succède en 1945. Puis devient en 2000 la Régie autonome de restauration scolaire et sociale, époque où elle se voit attribuer la norme ISO 9001, gage d’un programme nutritionnel ambitieux.
Plus 36 % de repas en dix ans
L’an dernier, la cuisine centrale a préparé plus de 530 000 repas avec 19,56 % d’achats de produits bio ou à haute valeur environnementale. Sur une période de dix ans, on observe une évolution de 36 % du nombre de repas produits. Le prix de vente aux familles vénissianes s’élève au maximum à 3,64 euros, soit l’un des plus bas de l’agglomération lyonnaise. Et une enquête a montré un taux de satisfaction de 94 % des convives. « Chacun comprendra, ajoutait le maire, que notre ville n’ait aucune envie, ni ne ressente le besoin de se priver d’un tel outil de proximité et d’utilité publique. […] Nos écoliers, nos aînés seront les grands bénéficiaires de notre investissement et de notre choix politique fort et déterminé. Il n’y a pas de ville solidaire et humaine sans des services publics de proximité et de qualité. »
Le préfet à l’Égalité des chances, Xavier Inglebert, s’est dit « heureux de participer à ce projet ambitieux ». L’État a en effet attribué une subvention de 1,2 million d’euros au titre de la Dotation Politique de la Ville (DPV). « Les communes de la Métropole font face à une augmentation de la population. Vénissieux n’échappe pas à la règle, précisait-il. La dotation que nous vous avons allouée pour la construction de ce nouvel équipement apporte une aide. Le travail en partenariat est nécessaire. Nous devons considérer notre égalité républicaine comme une ambition. Et ce que nous faisons ici ensemble dans votre ville, c’est la République. »
Si le calendrier est respecté, la nouvelle cuisine centrale sera en mesure, dès la rentrée 2018, de servir 6 000 repas par jour.
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