Mélina Robert-Michon a encore répondu présent, comme elle a désormais coutume de le faire à chaque grand rendez-vous. Avec cette nouvelle médaille – de bronze – obtenue aux Mondiaux de Londres, elle est montée pour la quatrième fois de sa carrière sur le podium d’un grand championnat international. Pourtant, force est de le reconnaître, depuis un an la Voironnaise de cœur, qui s’entraîne à Parilly, n’affichait guère de perfs lors des meetings ou des championnats, se contentant d’afficher sa suprématie nationale.
Et là, à Londres, dès les qualifications, Mélina a su se rappeler au bon souvenir de l’ensemble de ses adversaires prêtes à l’empêcher de briller, exception faite de la Croate Sandra Perkovic et de l’Australienne Dani Stevens, qui lancent régulièrement leur disque, trois et quatre mètres plus loin que la Française. D’ailleurs, les Cubaines Dénia Caballero et Yaime Perez, tout comme l’Allemande Nadine Muller très impressionnantes lors de l’année écoulée, ont dû se faire une raison lors de la finale : Mélina était plus que jamais dans le coup, réussissant 65,39 mètres puis 66, 21 mètres lors de son dernier jet, la troisième meilleure performance de sa carrière, après les Jeux de Rio en 2016 et les championnats du monde de Moscou en 2013. Sur les écrans de France Télévision, là encore, elle s’est faite discrète, se contentant d’un large sourire puis n’oubliant pas de remercier ses coaches lors de l’interview assurée par l’infatigable Nelson Monfort…”Ils ont su gérer et faire en sorte que j’arrive au top ici. Les championnats, il n’y a que ça qui me plaît. En meeting, je n’arrive pas à avoir la même détermination.” Mélina a-t-elle été surmotivée, se présentant au concours du disque juste après les exploits et les médailles d’or obtenues en matinée par le décathlonien Kevin Mayer et le marcheur Yohann Diniz ? Habituée aux médailles d’argent, elle a donc conquis de belle lutte et obtenu une médaille de bronze. Ne lui manque que l’or.
L’expérience, c’est ce qui a incontestablement manqué à Kévin Campion, Dieppois d’adoption, mais Vénissian toujours licencié l’AFA Feyzin/Vénissieux. Sur le 20 km marche, le 13 août à 14 h 20, heure locale, le jeune homme a réalisé un parcours en demi-teinte, ou plutôt à mi-temps. Comprenez qu’à mi-course, Kévin était dans le groupe de tête, assurant plusieurs fois le train devant les grandissimes favoris – les Chinois Wang et Jin, l’Allemand Linke ou le Colombien Eider Arévalo qui s’adjugera l’or en 1 h 18’ 53”. Mais le train imposé par les gros bras du peloton allait faire des dégâts, Kevin Campion allait progressivement perdre du terrain pour courageusement rester dans le deuxième peloton, entre la 15e et 30e place. Terminant 24e en 1 h 21’ 46” (presque le même temps que lors de son titre national obtenu à la Roche-sur-Yon), assez loin de son record personnel (1h 20’ 28”), mais avec un meilleur chrono que lors des JO de Rio (1h 26’22”). À 29 ans, Kevin sait que le temps joue en sa faveur. Les spécialistes de la discipline, à commencer par Yohann Diniz, champion du Monde sur 50 km à Londres à 39 ans, sont à leur apogée après la trentaine.
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