« C’est le système anglo-saxon qu’ils ont derrière la tête, tous les piliers de notre protection sociale hérités du Conseil national de la Résistance vont être détricotés ». La sénatrice Marie-Noëlle Lienemann, figure historique de l’aile gauche du PS, ne se fait aucune illusion sur les intentions du nouveau président et de son gouvernement. Lors d’une réunion publique qui a réuni une trentaine de personnes, jeudi soir à Saint-Priest, son soutien à Adrien Drioli, candidat PS dans la 14e circonscription, a pris la forme d’une déconstruction de la « Macron-mania » qui semble s’être emparée du pays.
« C’est quasi le général de Gaule si l’on en croit certains observateurs, a ironisé la sénatrice. Alors qu’il n’a obtenu que 24 % des voix au premier tour de la présidentielle, et que le social-libéralisme qu’il incarne n’a pas les faveurs des Français. […] Partout la globalisation libérale est contestée. L’élection de Macron constitue un paradoxe historique. »
Dénonçant « les reculs sans précédent » qui se préparent en matière de protection des salariés (réforme du Code du travail par ordonnances) de protection sociale (retraite et indemnisation du chômage) et de libertés publiques (inscription de l’état d’urgence dans le droit commun), Marie-Noëlle Lienemann considère que « les masques tombent », et que « ce gouvernement prétendument et de gauche et de droite, est en réalité et de droite et de droite ».
Pour la sénatrice PS, qui concède que « les classes populaires ont été ébranlées par les reniements du quinquennat Hollande », « l’urgence aujourd’hui est de porter la dignité socialiste, de l’affirmer, pour reconstruire une alternative et une alternance de gauche. »
Le jeune Adrien Drioli (34 ans), qui avait soutenu Benoît Hamon durant la présidentielle, n’a pas d’autre ambition. « Le moment est venu de voter avec notre cœur et nos idées, a-t-il déclaré. Il faut sortir du piège du vote utile qui a biaisé la présidentielle, et ne pas laisser tous les leviers à Macron car ce sont les habitants des villes populaires, comme Saint-Priest, Vénissieux, Saint-Fons, qui en pâtiront le plus. »
À ses « camarades » socialistes passés sous la bannière En marche, qui l’accusent d’ajouter une candidature qui ferait le jeu du FN et du PCF, il objecte : « La 14e n’est pas considérée comme une circonscription où il y a un risque FN par nos instances nationales. Quant au PCF, avec lequel nous avons toujours travaillé en bonne intelligence dans les communes, je ne le mettrai jamais sur la même ligne que le FN. Il ne constitue en aucun cas un danger pour la République. »
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