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Deux Vénissianes en vue au festival de Cannes

Le palmarès du plus grand festival de cinéma au monde vient d’être annoncé et une Vénissiane fait partie des heureux élus : Léonor Serraille, qui obtient la Caméra d’or. Une autre, Manon Coubia, présentait un court-métrage à la Semaine de la Critique. Tapis rouge.

Manon Coubia a obtenu l’an dernier le Léopard d’or au festival de Locarno

« Expressions ? Je connais, je le lisais quand j’étais ado… » Voilà une phrase qu’on ne s’attend pas forcément à entendre lorsqu’on est sur la Croisette, en plein festival de Cannes. Pourtant, c’est bien Manon Coubia qui la lance. La jeune femme présente son court-métrage « Les enfants partent à l’aube » à la Semaine de la Critique. « Je suis arrivée à Vénissieux quand j’avais 12 ans, avec ma mère et mon beau-père, l’écrivain Francis Pornon. J’en suis repartie au moment du bac, à 18 ans. J’habitais chemin du Charbonnier et je suis allée au collège Aragon puis au lycée Lumière. Je viens d’une famille militante et j’ai trouvé dans cette ville une vraie dynamique politique. J’ai un excellent souvenir d’Aragon, de l’enseignement qui y était donné, de la pédagogie. »

Née à Thonon-les-Bains, en Haute-Savoie, Manon est restée attachée à la région de son enfance au point d’en faire le décor de ses premiers courts. Mais, ajoute-t-elle, « Vénissieux est l’une des parties les plus fondatrices de ma vie. C’est là que j’ai tourné une page sur l’enfance. J’arrivais de la montagne et me suis retrouvée dans une cité avec vue sur la zone industrielle et, par grand beau temps, on voyait le mont-Blanc. Au début, ce n’était pas très drôle et j’ai vite rencontré des personnes qui m’ont permis d’acquérir une ouverture d’esprit. Ce fut une période charnière ! »

Ses souvenirs se précisent au cours de la conversation. « On construisait alors ce grand boulevard urbain. Nous avions la voie pour nous seuls et nous passions des heures sur cette route à perte de vue, qui était en chantier. »
Manon étudie le piano à l’école de musique et découvre la cinéphilie grâce à la proximité de l’Institut Lumière et du cinéma Gérard-Philipe. « Ma passion s’est construite avec les interventions de Michel Ciment à l’Institut Lumière, puis j’ai choisi la section cinéma au lycée. J’avais envie de faire des films et je les fais. Si j’ai des sous, tant mieux. Si je n’ai pas de sous, je les tourne quand même ! »

Elle part ensuite à Bruxelles et sort diplômée de l’INSAS, « une école de cinéma fondée sur le modèle soviétique », en 2006. L’année où elle présente son premier court, « Sonate blanche ». La montagne a donc été très présente dans ses films, elle l’est dans « Les enfants partent à l’aube » et le sera encore dans son prochain projet. « Après, j’ai envie de partir du côté de Vénissieux et de filmer un quartier populaire. »

« Les enfants » a cette rudesse, cette âpreté typiquement haut-savoyarde et Manon en est bien consciente. La confrontation entre une mère (étonnante Aurélia Petit), son fils chasseur alpin et la copine de ce dernier n’est faite que de silences et de non-dits, de dureté et d’amour retenu que Manon saisit à merveille.
« Mes deux derniers courts-métrages ont été en festival, à Locarno — NDA : « L’immense retour » y a obtenu le Léopard d’or l’an dernier — et Cannes. Cela donne de la visibilité et « Les enfants partent à l’aube » a été préacheté par France 3. Mais, avec un film vu nulle part, on apprend à gérer les déceptions, les échecs. Aujourd’hui je suis à Cannes, et demain ? Cela me renforce, me rend plus libre de ne pas dépendre uniquement de cela : ce n’est pas parce qu’on ne nous rend pas légitime qu’on ne l’est pas ! »
Manon aimerait bien à présent pouvoir présenter son film à Gérard-Philipe. À suivre.

Léonor Serraille

La Caméra d’or
Une autre réalisatrice, née à Vénissieux et partie à Paris pour étudier à la Fémis et à la Sorbonne, présentait son premier long-métrage à Un Certain Regard. Il s’agit de Léonor Serraille et de son « Jeune femme », sous-titré « Montparnasse-Bienvenüe », interprété par une jeune actrice, Lætitia Dosch, véritable révélation de ce festival. Elle impulse au film sa folle énergie et, rien que pour sa façon de jouer une détresse amoureuse flirtant avec la rage dès le démarrage du film, « Jeune femme » mérite amplement sa récompense.
Dans un métro, le personnage joué par Lætitia est interpellé par une jeune femme. « Eh ! Je te connais, on était ensemble au collège Prévert, à Vénissieux ! » Certes, l’établissement n’existe pas mais Léonor a pris soin de replacer dans ses dialogues sa ville d’origine. Et c’est loin d’être la seule raison de se précipiter voir « Jeune femme » !

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