La vidéo-verbalisation, comme son nom l’indique, c’est la possibilité pour un agent installé derrière ses écrans de contrôle de constater, via les caméras de surveillance, une infraction au code de la route, d’identifier le véhicule par sa plaque d’immatriculation, puis d’éditer un procès-verbal qui sera adressé au propriétaire.
Créée il y a quatre ans, elle ne s’appliquait jusqu’à la fin de l’année 2016 que sur quatre catégories d’infractions : le non-respect des feux rouge, stop…, des vitesses maximales autorisées, des distances de sécurité, et l’usage de voies et chaussées réservées (bus et taxis). Depuis le 1er janvier dernier, sept nouvelles catégories sont concernées (lire encadré ci-dessous), notamment le chevauchement et le franchissement des lignes continues et le non-respect des règles de dépassement.
À partir du 20 mai, ce dispositif sera mis en œuvre à Vénissieux, qui dispose sur son territoire d’un réseau de video-surveillance de 52 caméras, et d’un centre de supervision situé à l’hôtel de ville.
Après Rillieux, Oullins et Saint-Priest, Vénissieux est la 4e ville de l’agglomération à franchir le pas. Lyon y pense également. « Les incivilités routières sont l’une des préoccupations majeures de la population, explique le maire, Michèle Picard. Dans les conseils de quartier, on m’interpelle très souvent à ce sujet. Et je réponds systématiquement qu’il n’est pas toujours facile d’intervenir et de verbaliser car les risques de courses-poursuites et de troubles à l’ordre public sont réels. De ce point de vue, la vidéo-verbalisation peut être un outil pertinent. Nous appliquerons le dispositif dans son champ le plus large, sur la totalité des onze catégories d’infractions. C’est une question de sécurité. Quand je vois certains comportements, je me dis « si seulement la police était là ». Mais les agents ne peuvent pas être partout tout le temps, contrairement aux caméras. »
« Pas la panacée, un dispositif complémentaire »
Michèle Picard ne fait pas pour autant de ce dispositif la panacée. « Agir pour la sécurité, c’est agir globalement, précise-t-elle. Les nombreuses opérations de sensibilisation menées dans les écoles sont tout aussi importantes. La vidéo-verbalisation est simplement un outil complémentaire au travail que nous faisons avec la police municipale, le TOP et la police nationale. »
Quant à savoir si ce dispositif ne risque pas d’être perçu comme liberticide et marqué « à droite », l’élue communiste n’en a cure : « Je suis résolument contre ces préjugés qui veulent que la gauche fasse du social et que la droite s’occupe de sécurité. Gérer une ville, c’est un tout. »
Michèle Picard réfute également par avance le procès en opportunisme qu’on pourrait lui faire de lancer un tel dispositif à quelques semaines des législatives, pour lesquelles elle est candidate : « J’ai demandé les autorisations au préfet en novembre dernier, et je ne les ai reçues que récemment. Je voulais mettre en place la vidéo-verbalisation avant les beaux jours. Je ne vais quand même pas attendre septembre parce qu’il y a des élections. Certes je suis candidate, mais je reste le maire. »
Dans les villes de l’agglomération où elle fonctionne déjà, la vidéo-verbalisation donne lieu à quelques dizaines de procès-verbaux par mois. Mais le champ d’application choisi par ces communes est restreint aux règles de stationnement. À Vénissieux, où toutes les infractions prévues par la loi peuvent potentiellement faire l’objet d’une verbalisation, le nombre de PV devrait logiquement être plus élevé.
Les caisses de la Ville n’en profiteront pas pour autant : les amendes liées au stationnement seront en effet perçues par la Métropole de Lyon, et les autres par l’État.
– non-respect des feux rouge, stop…
– non-respect des vitesses maximales autorisées
– non-respect des distances de sécurité
– usage de voies réservées
– défaut du port de la ceinture de sécurité
– usage du téléphone portable tenu en main
– circulation et stationnement sur les bandes d’arrêt d’urgence
– chevauchement et franchissement des lignes continues
– non-respect des règles de dépassement
– non-respect des « sas-vélos »
– défaut de port du casque à deux-roues motorisé.
Gilles Lulla
17 mai 2017 à 10 h 51 min
Que les retraités, femmes au foyer et chômeurs soient majoritaires dans les conseils de quartier… C’est loin d’être évident d’après nos observations. Mais quand bien même… N’ont-ils pas le droit, eux aussi, d’exprimer leur ras-le-bol face aux incivilités routières ? Après, on peut être favorable ou opposé à la vidéo-verbalisation. C’est un débat… Bien cordialement.
Dodo la Saumure
16 mai 2017 à 19 h 54 min
Qui vient pleurnicher dans les conseils de quartier ? Ceux qui ont le temps : retraités, femmes au foyer, chômeurs… Bref ceux qui prennent leur voiture uniquement les 36 du mois… Merci pour cette mesure pleine de bienveillance 😛