Déjà à l’origine d’un beau spectacle sur le compositeur Érik Satie l’an dernier, la connexion entre l’école de musique Jean-Wiéner et le Théâtre de Vénissieux nous offre cette année un « Carnaval des animaux » qui s’avère prometteur, d’autant plus que la musique de Saint-Saëns sera accompagnée par le texte que le conteur Pépito Matéo a publié chez Didier jeunesse. Et que Pépito sera lui-même sur la scène du théâtre, entouré de neuf profs de l’école : deux pianos, un quatuor à cordes, une clarinette, une flûte et une batterie. Joué les 15 et 17 février — le 16 étant réservé aux séances scolaires —, ce spectacle se retrouve au cœur de la 9e édition des Musicianes, des rencontres musicales orchestrées par l’école de musique.
L’œuvre de Saint-Saëns relève du pastiche : non seulement le compositeur s’autoparodie mais il emprunte plusieurs thèmes à ses contemporains ou à des morceaux classiques. On entend ainsi au cours de ce « Carnaval » des réminiscences de « La danse macabre » qu’il a composée quelques années plus tôt mais aussi de « Ah ! vous dirai-je maman », « Au clair de la lune », Offenbach, Berlioz, Rossini, etc. Si ce n’est la partie consacrée au cygne, un solo de violoncelle, Saint-Saëns n’accepta jamais que son « Carnaval » soit joué de son vivant. Trois mois après sa mort en 1921, les premières auditions ont lieu en public et le succès devient international. Ainsi, la partie intitulée « L’aquarium » se fait-elle entendre au festival de Cannes, tous les ans, avant le démarrage de chaque film dans le palais.
La nouveauté avec la version proposée à Vénissieux, c’est que les musiciens ont pris quelques libertés, réalisant à leur tour le pastiche d’un pastiche. « Les fossiles » sont déterrés à grands coups de jazz, avec une impro au milieu, « Poules et coqs » caquettent en électro, l’ensemble se promène parfois sur des chemins détournés de la même manière que Pépito Matéo aime ouvrir dans ses histoires quantité de parenthèses. Le conteur interviendra encore le 16 février à 18h30 à l’école de musique.
En provenance de Mongolie
Restait ensuite à construire une programmation à l’intérieur de laquelle les animaux puissent aisément nicher. On retiendra l’ouverture du festival le 11 février à 18h30, salle Érik-Satie, avec « Les tribulations d’un lapin amoureux sur la colline », coproduction des écoles de musique de Vénissieux, Saint-Fons et Feyzin. Toujours à Satie, le 15 février à 19 heures, place au cheval, celui de Sukhe avec l’ensemble Gobi. En provenance de Mongolie, la musique sera entre autres interprétée par un ancien élève de l’école, Mandakhjargal Daansuren, qui jouera de la bien nommée vielle à tête de cheval, mais aussi de la flûte mongole, de la guimbarde et nous fera découvrir les si étranges et envoûtants chants diphoniques. Deux autres anciens élèves, Fred Roudet et Laurent Vichard, se produiront encore le 14 février à 20 heures à Satie, avec leur groupe Possible(s) quartet mais aussi l’orchestre d’harmonie, la fanfare Boumtchak, un atelier de formation musicale et un grand orchestre d’impro créé à l’occasion au sein de l’école. Trompettiste au sein de Possible(s) quartet, Rémi Gaudillat a également écrit une chanson, « Bestiaire », sur un texte de Pépito Matéo. On l’entendra lors de la soirée de clôture au théâtre, le 17 février.
Les Musicianes 2017, ce sera encore des concerts chez l’habitant, qui créent de vraies belles rencontres, et une série d’ateliers menés à l’école par les enseignants mais aussi Katia Vichard. Enfin, les mardi 14 et jeudi 16 février de 16h30 à 19h30 et le mercredi 15 de 14 heures à 18h30, l’école de musique se transformera en café éphémère organisé par le collectif Fusion, avec une petite scène ouverte.
Programme détaillé sur www.venissieux.fr
Informations et inscriptions aux ateliers à l’école de musique, 4, rue Aristide-Bruant : 04 37 25 02 77.
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